EUROPEAN CUP Le champion du Luxembourg s’est qualifié pour le 3e tour en dominant à deux reprises Odessa (38-31 et 37-32) devant son public à Lallange.
Se produire devant son public confère incontestablement un certain avantage. Pour ne pas dire un avantage certain. En championnat, mais encore plus en Coupe d’Europe. En Division nationale, depuis longtemps, l’équipe en tête à l’issue de la saison régulière a le privilège de disputer les deux derniers matches du play-off titre à domicile. Cette fois, en raison d’une nouvelle formule liée au maintien à dix clubs et aux incertitudes propres à la pandémie de la covid-19, cette saison fera figure d’exception. La règle de l’avantage du jeu à domicile, le HB Esch s’est employé à la confirmer, ce week-end, lors de la réception d’Odessa. Pour ce 2e tour d’European Cup, la formation ukrainienne a accepté de disputer l’aller et le retour loin de ses bases. Le tout en l’espace de 24 heures. À moins d’être convaincu de son incontestable supériorité, accepter un tel deal fait de soi une victime consentante. Ou, au minima, c’est confirmer ne pas avoir les moyens, tant financiers que sportifs, de ses ambitions. À moins que celles-ci ne se limitent à offrir à ses joueurs une escapade dans une charmante ville européenne. En débarquant au Grand-Duché, on ne sait pas exactement ce que les Ukrainiens sont venus chercher. Mais, de toute évidence, tout sauf une qualification pour le 3e tour. De son côté, en faisant en sorte de jouer l’intégralité de ce 2e tour à Lallange, le champion du Luxembourg s’est évité un périlleux et coûteux déplacement et a mis toutes les chances de son côté pour poursuivre son petit bonhomme de chemin dans une compétition qui n’est, ni plus ni moins, que l’héritière d’une Challenge Cup dont il fut finaliste en 2013.
Le but est d’aller le plus loin possible!
Meilleur buteur de cette fameuse épopée avec 84 réalisations, Martin Muller rappelle qu’un parcours tient en partie aux obstacles que l’on y trouve. «Il faut avoir un peu de chance au tirage et éviter de tomber tout de suite sur des gros clients», déclarait-il lorsqu’on lui demandait hier s’il avait une préférence quant à l’identité du futur adversaire. «Ah, je vois qu’il y a le SKA Minsk…» Le bourreau d’Esch en finale de l’édition 2012/2013. Pour son entrée en lice, le club du président Jos Theysen n’a pas eu à forcer son talent. En mettant 38 buts, samedi, Esch a posé bien plus qu’une simple option sur la qualification lors de la joute aller. «On avait la volonté d’entrer correctement dans le match, de ne pas faire les mêmes erreurs qu’à Dudelange (NDLR : défaite 28-27, 6e j.). En attaque, on s’est montré supérieur à notre adversaire, même si, défensivement, on a connu quelques difficultés.»
Hormis les trois premières minutes où ils ont dû s’adapter à la «tolérance» du duo arbitral helvète – délai durant lequel les Ukrainiens se sont permis de mener 5-3 (4e) – les Eschois ont vite remis les pendules à l’heure pour prendre la commande des opérations. Et ce, grâce en partie à un Martin Muller qui, pour la petite anecdote, a ouvert et clôturé le score. «Je me sens bien», confie l’arrière gauche, dont la blessure au genou qui l’a fait manquer les deux premières journées de championnat semble n’être qu’un vieux souvenir. Auteur de neuf réalisations samedi, il en a réalisé six autres hier lors du match retour gagné 37-32 et boucle donc l’exercice avec 15 buts au total. Quand on lui demande ses ambitions lors de cette campagne, l’international luxembourgeois se veut clair : «Le but, c’est d’aller le plus loin possible!» Quitte à ne pas voyager…
Berchem, à moins d’un miracle…
La mission s’annonçait ardue et elle le fut. En déplacement à Belgrade, Berchem a subi la loi du RK Partizan, qui n’a pas mis longtemps pour faire le trou (8-2, 12e). Un écart qui ne cessera finalement de se creuser pour atteindre les huit longueurs de retard à la pause (19-11, 30e). Au final, l’équipe de Dejan Gajic s’incline lourdement (33-22) et ne peut qu’espérer montrer un autre visage, samedi, devant son public, afin de sortir la tête haute.
Charles Michel