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BGL Ligue – Etzella : Wagner déjà sur la sellette ?


Niki Wagner était furieux, dimanche après la défaite contre Hamm. Ça se comprend. (Photo : Eddie Guillin)

Après trois défaites et seize buts encaissés, Etzella est groggy. Depuis l’Italie où il passe ses vacances, Tun Di Bari, le président, se fait menaçant.

L’homme fort du club ettelbruckois devrait rencontrer son entraîneur. Il a des questions à lui poser et espère que l’Allemand aura des réponses à lui donner.

Le président et son coach se sont-ils parlé ?

Ils se sont parlé au téléphone après le 6-0 de la Jeunesse, mais hier après-midi, ne s’étaient pas encore entretenus au sujet de la nouvelle fessée contre Hamm (0-4). Niki Wagner s’est senti obligé d’expliquer le match de la Frontière et son président lui a dit ce qu’il en pensait, même s’il «préfère regarder les gens dans les yeux». Là où la situation est plus bancale, c’est que Tun Di Bari s’est fait raconter Hamm par des tiers. Or au Deich, les bruits de couloir indiquent que les partisans du coach allemand se raréfient. Et Tun Di Bari est plus cassant quand il en vient à évoquer les prestations qu’il n’a pas vues : «J’ai vu une rencontre face à Rosport (NDLR : victoire 1-2) et on avait une équipe compétitive. Je suis parti en vacances en me disant qu’on avait une bonne base. Et puis on m’a dit que la première période face à Strassen était bonne, puis que, curieusement, on s’est écroulés. Et on m’a expliqué que face à la Jeunesse, c’était carrément un désastre.»

Di Bari a-t-il déjà mis Wagner sous pression ?

Oui, car il se pose lui-même la question de savoir s’il a encore des solutions. Ses deux premières belles saisons pèsent avec d’autant moins de poids que dans le Nord, on fustige souvent les relations tendues du coach Wagner avec certains de ses jeunes, pour mieux l’accuser de faire fuir des talents. Sur ce point, Tun Di Bari vole à son secours : «Mais quels jeunes? Dites-moi! Delgado (Strassen)? C’est le seul. Danny Fernandes (Wiltz) était un joueur réserviste, David Da Mota, on ne pouvait pas lui offrir ce qu’il voulait dans son nouveau contrat… Nos jeunes, Agovic, Nicolay, Wagner les fait jouer. Je suis et je reste le président des jeunes.»

Cela n’empêche pas Di Bari de mettre très concrètement son entraîneur devant ses responsabilités : «Je ne peux pas exclure que le problème vienne du coach. Il est peut-être arrivé à un point de sa carrière où il n’arrive plus à faire passer le message. A-t-il encore assez de force pour atteindre ce groupe? À lui de me donner la réponse. Quand je reviendrai, je lui poserai la question et on va entamer cette réflexion.» Niki Wagner se pose-t-il lui-même cette question? «En tout cas, il devrait. À l’heure actuelle, un coach doit être avant tout un psychologue. D’après ce qu’il m’a dit la dernière fois que je lui ai parlé, il se pose mille questions mais n’a pas les mille réponses.»

Di Bari, lui, a peut-être LA réponse dans son jeu qu’il ne veut pas encore dévoiler : «Certains joueurs m’ont appelé pour me dire que ça ne va pas, qu’il y a des incohérences, qu’il manque un leader sur le terrain et à côté. Les joueurs doivent se sentir encadrés, que quelqu’un les mette en confiance.»

Quelle est la marge de manœuvre de Wagner ?

Si l’on se fie au discours de son président, elle semble encore réelle puisqu’il lui laissera la possibilité, très prochainement, d’exprimer sa vision de sa mission et de l’état de ses relations avec son groupe. Tun Di Bari estime toutefois qu’il y a «un problème mental chez les joueurs qu’il va falloir analyser de manière approfondie». Sous-entendu : le coach en est-il responsable? En tout cas, le président refuse de dédouaner les joueurs, estimant que certains ne font peut-être «pas assez de sacrifices et jouent un « football-alibi »». Sous-entendu : contre le coach?

Quoi qu’il en soit, il n’y aura pas de réponse à ces questions avant le retour de congés du boss, prévu pour la fin de la semaine et une entrevue dimanche. Etzella se sera entre-temps déplacé au Progrès et son résultat influencera sans doute énormément le bilan qui sera alors tiré. Wagner y jouera peut-être son poste.

Y a-t-il déjà des prétendants au posten au cas où ?

Bien sûr, Tun Di Bari jure que non. Nos confrères du Tageblatt ont déjà évoqué la piste Claude Ottelé. De source sûre, le club ettelbruckois se serait vu proposer l’ancien international belge, un temps évoqué au Progrès (qui avait démenti), Danny Boffin. Une piste qui aurait quelques attraits et qui ne dénoterait pas avec le choix de Wagner car, comme Boffin, il n’avait pas d’expérience à ce niveau lors de son recrutement. Mais on en est encore loin. Di Bari veut d’abord «parler avec (s)es personnes de confiance au sein du club». Et si leur parole avait déjà bien plus de poids que celle du coach?

Julien Mollereau