Polyvalent et précieux dans le jeu, en attendant des stats meilleures, le Français peut postuler cette saison au rang d’homme fort du secteur offensif eschois.
C’est une performance, un quadruplé à Lorentzweiler (0-7, le 3 octobre), qui est passée un peu inaperçue, car noyée dans la masse des résultats des 32es de finale de la Coupe de Luxembourg, réalisée contre un club de D1 et juste avant la trêve internationale et éclipsée par la première convocation-surprise chez les Roud Léiwen de son compère d’attaque Michael Omosanya. Mais elle est venue confirmer au niveau comptable le très bon début de saison avec le Fola de Jules Diallo, brillant et précieux depuis la reprise à défaut de vraiment peser d’un point de vue statistique (1 but et 1 passe décisive en 5 matches de BGL Ligue).
Homme fort de la fin de saison dernière du club doyen, qui a finalement remporté sur le fil et dans son sillage (14 apparitions pour 10 buts et 7 passes décisives sur les trois derniers mois de compétition) un sacre qui lui semblait acquis depuis des semaines, le Français est l’un des rares cadres eschois à avoir échappé à la saignée dont a fait l’objet le Fola cet été. Unique rescapé du flamboyant quatuor offensif (Sinani est parti au F91, Drif au Swift et Hadji à Lausanne-Ouchy en Suisse) qui a retourné la DN en 2020/2021, et garant donc dans ce secteur des principes de jeu prônés par Sébastien Grandjean, l’ancien Amnévillois a ainsi endossé à l’intersaison les costumes de patron et de passeur de témoin.
«N’oublions pas Lucas Correia, qui a été un peu blessé, mais qui sait aussi comment on fait et est aussi important, mais c’était important de garder Jules, glisse l’entraîneur eschois. Il a pris une dimension encore plus importante dans le jeu, avec beaucoup de mouvement et de qualité technique. L’année dernière (NDLR : il arrivait de Rumelange, en PH), il est venu sur la pointe des pieds en étant très humble, très modeste, ce qu’il est toujours d’ailleurs, mais au fil du temps, il s’est installé comme un leader, pas dans la parole, mais dans l’animation.» Rien de bien étonnant, d’après le technicien belge : «C’est un garçon qui a reçu une excellente formation à Metz et n’aurait jamais dû se retrouver en PH.»
Le RM Hamm en victime désignée ?
Un niveau auquel il est pourtant retombé à l’été 2019 avec Rumelange, pour un exercice réussi mais tronqué (9 buts en 15 journées), après y avoir effectué un passage aussi contraint que remarqué en 2017/2018 (18 buts, 4 passes décisives). Qu’à cela ne tienne : depuis l’an dernier, c’est dans l’élite du football luxembourgeois, où il avait déjà facturé 25 pions et 6 passes décisives en trois saisons et 63 matches (entre 2015 et 2019), et sous les couleurs d’un prétendant au titre, enfin, que Diallo plante, fait marquer et fait apprécier sa vitesse, sa science du déplacement, son sens du jeu et sa polyvalence.
Pour le plus grand bonheur de Sébastien Grandjean qui, s’il aime le chambrer en lui disant qu’il «ne sait pas jouer», le qualifie de «perle». Une perle qu’il utilise tantôt sur une aile, tantôt dans l’axe. Avec sensiblement le même succès parce qu’«il est très à l’écoute et a bien compris ma philosophie. Dans mon animation offensive, il n’y a pas de poste prédéfini, tout le monde peut jouer à plusieurs postes dans un match. Je me souviens du match du titre contre la Jeunesse où il avait démarré en pointe avec bonheur (NDLR : le Fola s’était imposé 0-3 avec un but de Diallo) en l’absence de Zachary Hadji.»
Un poste aujourd’hui dévolu à Michael Omosanya, que le coach dinantais espère voir grandir cette saison au contact du Français. Au même titre que Bruno Correia. «Tout cela peut faire un bel ensemble, progressivement», prédit Grandjean. Pas forcément une bonne nouvelle pour les défenses de BGL Ligue, qui ont cédé 89 fois la saison dernière face au Fola. Et surtout pas pour l’arrière-garde hammoise, déjà prise en défaut à 24 reprises cette saison avant de croiser la route du champion en titre, dimanche à Émile-Mayrisch.
Simon Butel