Marie Schreiber, 24e de la deuxième manche de la Coupe du monde de cyclo-cross mercredi à Fayetteville (Arkansas), est revenue sur sa course.
Pour un peu, mercredi, c’est un peu comme si Marie Schreiber évoluait à la maison, un jour pluvieux de l’automne. Le circuit de Fayetteville, qui accueillait dans l’Arkansas, cette deuxième manche américaine de la Coupe du monde, servira, on le sait, de théâtre des championnats du monde à la fin du mois de janvier. Mais dans cette répétition grandeur nature, on en a vu assez pour prédire que le circuit a tout pour plaire. Un tracé large qui permet des dépassements, ce qui n’est pas courant, surtout en Europe. Une large partie physique avec une longueur d’escaliers à gravir, assez impressionnante. Et sur sol boueux, comme mercredi, la technique n’est pas oubliée.
C’est un peu comme si Marie Schreiber avait tous les éléments favorables. «Quelle course c’était… Il a commencé à pleuvoir 45 minutes avant la course, donc pendant la reconnaissance, les conditions étaient encore sèches. Sur la ligne de départ, on y est allé sans savoir à quel point cela allait être boueux et glissant», confesse ainsi la jeune Luxembourgeoise entraînée par Michel Wolter.
Mais à l’écouter, elle s’en est parfaitement accommodée : «En fait, c’était très boueux ce qui le rendait extrêmement dur mais il fallait aussi faire très attention à ne pas glisser dans les virages. Ce genre de conditions me convient très bien donc après un mauvais départ, j’ai réussi à rattraper beaucoup de coureurs. Je n’ai pas fait la même erreur que dimanche passé (NDLR : à Waterloo), ce qui m’a permis de rouler à mon rythme tout au long de la course. C’était une course assez longue et j’étais vraiment à la limite à la fin, mais je suis vraiment contente de la façon dont cela s’est passé. Mais encore une fois, j’ai d’abord trouvé que c’était très amusant, même sous la pluie…»
Il y a plusieurs façons de soupeser cette 24e place de Marie Schreiber (18 ans) dans cette manche où les catégories espoirs et élite étaient regroupées en une seule (lors des championnats d’Europe et lors des championnats du monde, un titre concernera la catégorie espoirs, contrairement aux manches de Coupe du monde où les espoirs et élite concourent dans la même course avec un seul classement).
D’abord, il suffit de regarder en compagnie de qui elle a roulé. À l’arrivée, juste devant l’ancienne championne du monde et multiple championne de Belgique, Sanne Cant (31 ans). Pas très loin derrière l’autre Belge, Alicia Franck (27 ans), les Italiennes Alice Arzuffi (27 ans) et Eva Lechner (36 ans), de la Française Caroline Mani (34 ans), des filles expérimentées.
La mieux classée des 18 ans
Dans ce contexte, pour trouver plus jeune qu’elle dans ce classement, il faut remonter à la 35e place pour trouver l’Américaine Loren Zoerner, née quelques jours avant elle.
Le jeunisme n’échappant pas au domaine du cyclo-cross, on retrouve devant Marie Schreiber, quatre filles de 19 ans (dont la Néerlandaise Puck Pieterse, 5e à seulement 28 secondes de Brand) et trois de 20 ans.
Il y a surtout le temps déboursé sur Lucinda Brand, lauréate de la course. Marie Schreiber, qui est donc partie de l’arrière, n’a perdu que 4’04« , ce qui est peu.
La prochaine manche, le dernier des trois rendez-vous américains, se déroulera dimanche à Iowa. Mais c’est dans ce contexte prometteur qu’évolue Marie Schreiber, à qui il conviendra aussi de lui laisser le temps nécessaire pour poursuivre cette belle progression engagée.
Et puis, si la 24e place de Marie Schreiber est forcément porteuse de beaucoup de promesses, son équipe Tormans Cyclo-cross Team étant à la fête avec le succès de Quinten Hermans chez les messieurs, son premier succès en Coupe du monde ! L’équipe de Bart Wellens se porte bien.
Denis Bastien