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Ciel dégagé

Après les annonces, les chiffres. Hier, le ministre des Finances, Pierre Gramegna, est venu compléter la déclaration sur l’état de la Nation du Premier ministre, Xavier Bettel, en dévoilant les contours du budget de l’État pour 2022. Le dénominateur commun des deux discours face aux députés est la perspective offerte au Luxembourg de sortir renforcé de la crise sanitaire.

Pour y parvenir, d’importants montants devront être débloqués. La bonne nouvelle est que l’État dispose des moyens pour continuer à délier les cordons de la bourse. Comme énoncé par le trésorier en chef du gouvernement, le ciel est donc bien dégagé, du moins en ce qui concerne la force de frappe financière.

Il faut en effet créditer le gouvernement d’une bonne note pour sa décision de contrebalancer l’impact du confinement et des autres conséquences de la crise sanitaire en multipliant les paquets d’aides. Le seul fait que le déficit du budget 2020 ait pu être réduit de 5 à 3,2 milliards d’euros est spectaculaire. Le déficit doit encore être raboté à 1,37 milliard d’euros fin 2021 et à 1,32 milliard d’euros fin 2022.

Ces sommes restent difficilement palpables pour le commun des mortels, mais lorsqu’on sait qu’avec la reprise économique, les finances publiques, dans leur globalité (communes et sécurité sociale comprises), ne devraient plus présenter qu’un découvert de 134 millions d’euros fin 2022, cela permet de mieux saisir la marge de manœuvre dont dispose le Luxembourg. 

Les partis de l’opposition sont à nouveau montés au créneau, hier, pour fustiger le manque de concept du gouvernement pour rembourser les dettes contractées depuis 2020. Certaines dépenses devraient être remises en question. Lesquelles ? Le mutisme prend alors le relais. Ce qui doit bien plus inquiéter est le fait que les 47 % de dépenses (32,5 milliards d’euros en 2022) consacrés au système social ne suffisent toujours pas à réduire le risque de pauvreté et à renforcer la cohésion sociale.

La même cohésion sociale semble ces jours-ci être fragilisée par la pression exercée sur les personnes non vaccinées contre le covid-19. Le ministre Gramegna n’a pas manqué d’évoquer le risque de voir des nuages noirs faire leur retour. Gouvernement et Chambre doivent rester vigilants pour éviter tout orage.

David Marques