SAISON 2021/2022 Les nageurs luxembourgeois vont progressivement reprendre le chemin des bassins. Avec un programme dense et riche.
UN CALENDRIER DÉMENTIEL
Lors d’une saison normale, les meilleurs nageurs ont deux, voire trois grands rendez-vous : un championnat du monde ou d’Europe en petit bassin, un autre en grand bassin et les JO une fois tous les quatre ans. Mais il n’aura échappé à personne que la période n’est pas habituelle. Et après une saison 2020 pratiquement blanche, il faut bien rattraper le temps perdu. C’est pourquoi, lors de l’exercice 2021/2022 qui s’ouvre, il n’y aura pas moins de quatre événements majeurs à cocher dans le calendrier. Ça commence dans moins d’un mois à Kazan (2-7 novembre) pour les championnats d’Europe en petit bassin avant d’enchaîner un mois plus tard pour les Mondiaux à Abou Dhabi (16-21 décembre), initialement programmés en 2020 mais reportés pour les raisons que l’on sait. En 2022, le premier gros rendez-vous est fixé au Japon, du côté de Fukuoka (13-19 mai) pour des Mondiaux qui avaient été reculés d’un an, puisqu’ils étaient d’abord fixés du 16 juillet au 1er août…2021. Mais ce n’est pas encore terminé, étant donné que les championnats d’Europe en grand bassin 2022 se tiendront quant à eux dans un endroit mythique : Rome (11-21 août). Vous avez dit démentiel? Et il faudra également coincer les championnats d’hiver, certainement vers la mi-novembre.
Côté luxembourgeois, Julie Meynen, Max Mannes et Pit Brandenburger sont prévus en Russie. Pour le rendez-vous aux Émirats, on pourrait ajouter Monique Olivier et Julien Henx, qui sont actuellement en phase de reprise et qui sont d’ores et déjà qualifiés. Quant aux deux jeunes pépites Ralph Daleiden et Joao Carneiro, ils tenteront également de décrocher leur place. Même si, pour ce dernier, ça s’annonce compliqué : «Je viens de commencer la fac d’économie au Portugal. Il faut voir comment je peux gérer les études et l’entraînement. Mais je vais tout faire pour me qualifier», confie-t-il.
NOUVELLE DONNE DANS ET AU BORD DES BASSINS
C’est une nouvelle ère qui s’ouvre pour la natation luxembourgeoise. Avec l’arrêt de Raphaël Stacchiotti après les JO de Tokyo, l’équipe nationale a désormais pour vétérans deux gars de… 26 ans. Et tant Julien Henx que Pit Brandenburger sont de retour au pays. Le premier va continuer de s’entraîner avec Arslane Dris, mais plus du côté de Talence, quant au second, il quitte Antibes pour se lancer dans le projet d’une vie : des études de kiné, au Grand-Duché. Ça bouge également pour les autres membres de l’équipe nationale comme Max Mannes, auteur d’une superbe saison en 2021 et qui porte désormais les couleurs du Schwimmclub Uster Wallisellen, en Suisse, qu’il rejoindra prochainement alors que Rémi Fabiani est lui désormais aux USA, à la California Baptist University.
Sur les bords du bassin, il y a également du changement. Exit l’ère Ingolf Bender, entraîneur national pendant plus d’une décennie. Il est remplacé par un trio international d’entraîneurs fédéraux choisi parmi plus d’une quarantaine de candidatures. Christophe Audot, ancien coach du SL et qui s’est occupé de Raphaël Stacchiotti ces trois dernières années, connaît parfaitement le Luxembourg. Arslane Dris, entraîneur de Julien Henx à Talence et qui a accompagné l’équipe nationale aux championnats du monde de Budapest cette année, vient de signer son contrat. Le troisième est le Mexicain Jaime Arroyo-Toledo, détenteur d’un doctorat et spécialiste de la performance qui a notamment travaillé avec les îles Féroé.
On a également appris la démission de Christian Hansmann de son poste de directeur technique. Il arrêtera à l’issue de cette année et la fédération cherchera une solution pour le remplacer.
L’EURO MEET SUR LES RAILS
Annulé cette année pour les raisons que l’on sait, le 23e Euro Meet devrait bien pouvoir se tenir du 28 au 30 janvier prochain avec du public. La petite interrogation concerne les nageurs notamment venus de Russie, puisque le vaccin Spoutnik n’est pas reconnu au Luxembourg, si bien que même s’ils sont vaccinés, ils devront passer des tests pour avoir accès à la piscine : «Mais ce sera la même chose pour nous à Kazan», rappelle Marco Stacchiotti, le président de la FLNS.
L’Euro Meet compte bien continuer de grandir. C’est dans cette optique qu’une énième tentative de rapprochement avec la Flanders Cup à Anvers, une semaine plus tôt, a été effectuée : «L’idée est de permettre notamment à des nageurs qui viennent de loin d’avoir deux compétitions. Ils viennent d’abord en Belgique, ensuite le lundi, ils arrivent à la Coque pour faire un stage et terminent avec l’Euro Meet. Tout le monde est gagnant et ça peut permettre à des Australiens, par exemple, de ne pas se déplacer pour seulement un week-end de compétition.» La nouvelle organisation administrative de la fédé belge de natation pourrait permettre ce rapprochement. Réponse dans quelques semaines. On peut de toute façon s’attendre à de grands noms, la date est en effet idéale : «Les clubs et les fédés organisent souvent des stages durs en fin d’année ou début d’année. En venant chez nous, ils ont des éléments et après il leur reste sept semaines pour travailler pour être en forme aux Commonwealth Games, qui se déroulent en Angleterre», ajoute encore Marco Stacchiotti.
LA COQUE, STATION DE BASE POUR PARIS?
Mais quoi qu’il en soit, la Coque attire. Une équipe américaine, prévue pour 2021, avait dans l’idée de tester les installations pour voir s’il était envisageable de se servir de cette structure pour préparer Paris-2024. Projet avorté, puisque l’Euro Meet n’a pas pu se tenir. Mais quand on connaît les atouts de la Coque, la situation centrale du pays et la proximité avec la capitale française (2 h de train), pourquoi ne pas envisager de voir Caeleb Dressel travailler à la défense de ses multiples titres olympiques au Grand-Duché.
UN COACH D’UN CHAMPION OLYMPIQUE AUX SHARKS
Autre preuve de l’attractivité du Luxembourg : on a appris récemment que le Tunisien Jabrane Touili, celui-là même qui avait mené à la surprise générale son jeune compatriote Ahmed Ayoub Hafnaoui à l’or olympique sur 400 m nage libre, cet été à Tokyo, rejoignait le Luxembourg. En effet, il fait désormais partie des entraîneurs des Sharks Luxembourg, l’autre club de la capitale.
Romain Haas