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Anxiété climatique : les 16-25 ans «effrayés» par l’avenir


58% des jeunes se sentent trahis par les gouvernements, incapables de répondre à la crise climatique. (illustration AFP)

Une étude menée dans dix pays du monde chiffre pour la première fois le phénomène de l’écoanxiété chez les jeunes.

Les trois quarts des 16-25 ans jugent l’avenir «effrayant» : c’est ce que révèle la plus vaste enquête jamais réalisée sur l’anxiété climatique, ou écoanxiété, chez les jeunes, validée mi-septembre par la revue scientifique The Lancet Planetary Health, et selon laquelle on peut désormais parler de pathologie, au moins en ce qui concerne cette tranche d’âge.

Pour la première fois, 10 000 jeunes originaires de dix pays dans le monde, au Nord comme au Sud – Australie, Brésil, États-Unis, Finlande, France, Inde, Nigeria, Philippines, Portugal et Royaume-Uni – ont été interrogés par des chercheurs d’universités britanniques, américaines et finlandaise mandatés par l’ONG Avaaz. Et la plupart ont confié de vives inquiétudes quant à leur futur, certaines de leurs angoisses ayant des répercussions directes, selon eux, sur leur vie quotidienne.

39% hésitent à avoir des enfants

La moitié d’entre eux affirment ainsi se sentir tristes, en colère, démunis, voire coupables, face à l’ampleur de la crise climatique et 50% sont même convaincus que l’humanité est désormais «condamnée». Difficile d’aborder sa vie d’adulte de façon optimiste dans ces conditions : 55% des jeunes pensent qu’ils auront moins d’opportunités que leurs parents et 39% hésitent à avoir des enfants.

Si les chercheurs notent que les jeunes des pays du Sud ont tendance à être plus affectés dans leur vie quotidienne, parmi les pays du Nord, les jeunes Portugais, qui ont vu leur pays frappé par une série de feux de forêts depuis 2017, se montrent les plus inquiets.

Pour expliquer ces profondes angoisses, les jeunes citent principalement la réponse inadéquate des gouvernements à la crise climatique, 58% considérant même que les politiques les trahissent. Les auteurs de l’étude pointent un besoin urgent de recherches plus approfondies et préviennent : plus les événements climatiques vont se multiplier, plus les conséquences négatives sur la santé mentale des individus vont s’accroître.

Christelle Brucker