Le club differdangeois d’Axa League a annoncé mercredi son partenariat avec le leader mondial dans la production de nanotubes de graphène.
Ce n’est pas tous les jours qu’un leader mondial, quel que soit son domaine d’exploitation, vient s’acoquiner avec un club luxembourgeois. Qui plus est de handball. Alors, mercredi, l’annonce du mariage entre les Red Boys Differdange et la société OCSiAl a fait grand bruit. Cette société, basée au Luxembourg, est spécialisée dans la production de nanotubes de graphène. Un composé qui a pour effet d’améliorer les propriétés de différents matériaux. Pas sûr que l’arrivée d’OCSiAl rende le club differdangeois plus malléable. En revanche, il a pour ambition de lui permettre de poursuivre sa croissance. Le communiqué de presse, rédigé par les deux parties et diffusé par Apollo Strategists, société de conseil spécialisée dans divers types de communication (stratégique, affaires publiques, crise et relations avec les médias), fait état de la volonté d’OCSiAl de privilégier le circuit court. C’est ce qu’assure son président, Konstantin Notman : «Nous avons à cœur l’engagement local. Nous visons à soutenir le talent des enfants et des jeunes localement et souhaitons partager notre passion et nos connaissances pour la science, l’innovation et les nouvelles technologies avec la population locale dans son
ensemble.»
On a su convaincre OCSiAl, et ça, c’est une vraie satisfaction
Au-delà d’une présentation que la société tiendra le 4 octobre au Hall O, avenue du Parc-des-Sports, le partenariat va permettre aux Red Boys de développer leur filière formation. Et ce, en permettant de «recruter un coordinateur jeunesse spécifique permettant au Handball Red Boys Differdange de gérer les équipes de manière efficace et d’offrir les meilleures conditions pour la carrière sportive des jeunes», peut-on lire dans ledit communiqué. Dans les faits, il va permettre de soutenir un secteur dirigé depuis l’été 2020 par un certain Dominique Gradoux. Vice-président du club, Patrick Reder se félicite d’avoir pu séduire un tel partenaire : «Cela ne s’est pas fait en un coup de fil « alors, tu me donnes combien », non, les premiers contacts remontent à deux ans, mais tout a pris un peu de retard à cause de la covid-19. Malgré tout, au travers de notre projet et d’un dossier vraiment complet, on a su convaincre OCSiAl, et ça, c’est une vraie satisfaction.»
Si les clauses du contrat qui lie les Red Boys à OCSiAl n’ont pas été révélées, le dirigeant differdangeois l’assure : «Ce n’est pas simplement pour un an…» Une bonne nouvelle au vu du manque de visibilité dont souffre, en partie, le sport luxembourgeois. «Se développer, cela demande des moyens financiers et humains. Or notre modèle reposait jusqu’ici sur le bénévolat, mais aujourd’hui, ça ne tient plus!», Le subside «Qualité Plus» mis en place par le ministère des Sports est réservé, comme le stipule le texte, «aux clubs assurant un encadrement sportif de qualité pour les enfants». Ce subside se calcule en fonction du nombre de joueurs de moins de 16 ans (au 31 décembre de l’année civile) licenciés au club et requiert la détention par au moins 50 % de l’encadrement d’un diplôme de niveau «EQF2 bis ou supérieur» ou bien d’un diplôme ou une formation reconnus équivalents par l’ENEPS, etc. S’il se réjouit de cette avancée, Patrick Reder estime qu’elle est encore loin d’être suffisante. «À notre échelle, cela représente quelque chose comme 10 000 euros. Or notre structure jeunes coûte à l’année 50 000 euros.» De son côté, OCSiAl installera en 2023, à Differdange, le plus grand site de production de synthèse de nanotubes de graphène au monde.
Charles Michel