Andy Schleck pouvait effectuer un débriefing en toute sérénité, samedi après la course, qui avait en effet été splendide à tous points de vue.
Andy Schleck affichait un sourire contenu samedi, quelques dizaines de minutes après la course. Mais on sentait l’ancien vainqueur du Tour de France satisfait du travail réalisé. Sur le plan sportif, la course avait été d’une intensité rare. Sur le plan de l’organisation, les avis, unanimes, qu’ils viennent des coureurs, des équipes, ou même du public, louaient la qualité du travail réalisé. Alors le président du Skoda Tour pouvait débriefer sereinement.
On vous imagine pour le moins satisfait…
Andy Schleck : Oui, je suis très satisfait. L’an passé, nous avions reçu beaucoup de critiques, mais je pense que l’année passée n’était pas pire que les années d’avant. Mais c’était certes plus spectaculaire et cela s’est vu sur les différentes chaînes de télévision qui retransmettaient la course. On a eu beaucoup de critiques, et on a fait nos devoirs. Je remarquerai néanmoins que, parfois, ce n’est pas uniquement l’organisation qui peut changer les choses. On savait qu’il y avait une accumulation de plusieurs choses, qu’on pouvait faire mieux, mais nous étions souvent bloqués. Par différentes instances. Nous avons eu beaucoup de réunions avec le gouvernement, les communes. Pour réaliser un Tour de Luxembourg réussi, on a besoin de tout le monde. Même si aujourd’hui j’ai le titre de directeur de course, ce sont les communes qui ont aidé et tous les bénévoles, comme l’équipe de montagne qui commence à sept heures et qui démonte le soir lorsque nous sommes au restaurant. Le plus grand challenge était de pouvoir motiver tous ces gens. Nous sommes une ASBL, donc il s’agit de bénévoles. Tout le monde a aidé et le résultat est visible aujourd’hui (samedi) à l’arrivée. Nous étions en sursis cette année, même auprès de l’UCI (la fédération internationale). Je dirais mission accomplie!
De quoi êtes-vous le plus fier ?
Je suis fier lorsque les directeurs sportifs et les coureurs me félicitent pour l’organisation d’une telle course. Et tout le monde m’a félicité. Ils m’ont dit qu’ils avaient rarement vu une course si bien organisée. Et nous avons reçu ici des coureurs qui ont l’habitude de participer à des grands tours. Ils ont remarqué la logistique, les trajets courts après les étapes, la qualité de l’organisation. Oui, ça nous rend fiers!
Et la course, qu’en avez-vous pensé ?
Je pense qu’on a vu que le plus fort a gagné puisqu’il a terminé deuxième de l’étape. Il est en forme, il prépare les championnats du monde. Il y a aussi Marc Hirschi. On a vu que des grands noms batailler. Les étapes étaient dures. On sait que nous sommes au Luxembourg, que les étapes sont vallonnées. L’an prochain, il faudra peut-être remettre une étape de plus pour les sprinteurs qui n’en ont eu qu’une cette année (NDLR : jeudi à Mamer). Au Nord, c’était pour les grimpeurs. La première étape (Luxembourg-Kirschberg) et ici la dernière, pour des puncheurs. C’est vrai que lorsque tu vois un grand nom s’imposer, ça te donne de la visibilité et de la pub. Pour notre épreuve, mais aussi pour le Luxembourg en dehors des frontières.
Pour 2022, on n’a pas tout décidé encore mais comme le concept a marché cette année, on va rester là-dessus.
Vous avez des idées pour la prochaine édition ?
On n’a pas tout décidé encore mais comme le concept a marché cette année, on va rester là-dessus. Et j’aimerais qu’on garde un contre-la-montre l’an prochain. J’aimerais qu’il y en ait un tous les ans. C’est un grand chantier qu’on va ouvrir prochainement. Mais chaque chose en son temps. Tout d’abord, nous devons débriefer. Nous avons déjà une réunion ce lundi avec les différentes instances pour le débriefing. L’an passé, cela nous avait pris entre quatre et cinq heures. Je pense que cela ira plus vite cette année (il rit).
Pour en revenir au contre-la-montre, vous comptez le laisser aussi grand ?
Cela dépend, on n’est pas le Tour de France qui dit : « On fait un contre-la-montre de 19 kilomètres et non de 15 kilomètres ». On doit voir où on est, qu’est-ce que le profil donne. Mais pour moi, une distance de 25 à 30 kilomètres, c’est l’idéal. Un coureur ne perd pas trop de temps. Une course peut se jouer dans le chrono mais n’est pas obligée de se jouer dans le chrono. Marc (Hirschi) n’avait pas une bonne journée, habituellement, il fait mieux. S’il avait fait mieux, la victoire finale aurait pu se jouer dans la dernière étape. Il a essayé mais n’a pas réussi.
Avez-vous néanmoins remarqué des choses à améliorer encore ?
Pour le moment, non, c’était une course parfaite.
Le fait de tomber, au niveau des dates, en même temps que le tournoi de tennis était-il pénalisant ?
Non, je ne pense pas. Le tournoi de tennis a pris cette date à cause de la crise sanitaire. En 2022, il n’y aura pas d’autre évènement en même temps que le nôtre.
Entretien avec Denis Bastien