Très bon même si pas assez tueur, Niederkorn a repris momentanément la place de leader en disposant d’un Hostert qui a eu des problèmes vestimentaires.
Tarek Nouidra a beau avoir quitté le Progrès Niederkorn depuis six ans, il y conserve des amitiés solides et taquines. Quand un vieux supporter l’interpelle du haut de la tribune pour lui annoncer que ce match se terminera sur un 5-0, l’Hostertois a souri mais fermement dit «non», indiquant son coach, Henri Bossi, en train de discuter dans son dos et semblant dire que le technicien, en froid, lui, avec son ancien club, n’y survivrait pas.
C’était sans doute compter sans l’envie de rachat de ce Niederkorn qui s’est fait secouer par Stéphane Leoni en semaine, après le non-match du Galgenberg, contre un Fola bis (défaite 2-0). C’était sans compter surtout avec quatre garçons en feu aux avant-postes, qui ne laissent aucune chance de jouer des transitions offensives mortelles. Exemple à la 3e minute, quand Tibor perd un ballon à soixante mètres de son but. De Almeida percute immédiatement et sert en deux temps un Mazure altruiste, qui offre un caviar à Luisi, à ses côtés sur les six mètres (1-0).
Hostert a débuté ce match avec une défense à cinq. Il fait immédiatement grimper Nouidra pour densifier l’entrejeu. Cela aura un effet fou… de dix minutes durant lesquelles l’USH met le pied sur le ballon et en tirera un profit maximal sur un ballon de Trani : Schmit est parti au but sous les yeux de Karayer, qui ne pourra l’empêcher d’égaliser d’un tacle glissé (1-1, 18e).
Ce Progrès fait mal mais pas assez
La révolte d’Hostert a vécu. Malgré un Sacras rageur côté gauche et les décrochages toujours à bon escient d’un ancien de la maison, Ryad Habbas, le jeu direct du Progrès va faire des ravages tout le reste de la première période. Luisi mystifie Duracak en vivacité côté gauche mais bute sur Ndy Assemble au premier poteau (24e), Almeida sera contré deux fois après d’excellents services venus de la droite et de Bohnert (26e et 41e), Mazure n’attrapera que le dessous de la barre d’une superbe tentative depuis l’angle de la surface (28e) avant de raser le poteau en pivot (45+1). Mais un tel récital sans but serait d’une tristesse abyssale. Aussi une énième inspiration du très intelligent Bohnert, dont les temporisations sont souvent aussi bienvenues que les accélérations, offrira un deuxième but tout fait à Luisi, aux six mètres (2-1, 41e).
La preuve que ce championnat subit de plein fouet une sévère cure de réduction des écarts entre les cadors et leurs poursuivants, Hostert décide de prendre le jeu à son compte au retour des vestiaires et il le fait. Pour un résultat… sans grand danger et qui offre encore nombre d’opportunités de contres au Progrès, moins poussées qu’en première, cependant.
L’action la plus excitante de la deuxième période nous viendra finalement de Trani, auteur d’un strip-tease en bord de touche parce que M. Rodrigues a décidé d’appliquer un réglement désuet et souvent ignoré : cuissard noir sur short blanc, c’est non. Mais pour s’être moqué de l’arbitre, le milieu va prendre un jaune, tout comme Zilli et Sacras, venus s’en plaindre avec véhémence. Hostert finira par se faire complètement déshabiller quand Nouidra sera rappelé deux fois en bord de touche pour changer de maillot, maculé de sang. Hostert se retrouve à poil quand Bastos part seul pour tuer le match d’une pointe du pied sur une touche de Matias (3-1, 90e).
Julien Mollereau