Le Luxembourgeois Jempy Drucker va découvrir, à partir de demain, son premier grand Tour. C’est avec l’ambition d’arriver à Madrid et de faire son boulot que le coureur de la BMC se présente sur cette Vuelta.
Quel est votre état d’esprit avant de prendre le départ de cette Vuelta ? Vous êtes excité, anxieux, vous avez hâte d’y aller ?
Jempy Drucker : Un peu tout cela à la fois. Pour moi, c’est quelque chose de totalement nouveau. Je vais découvrir tout cela. En tout cas, j’ai beaucoup de respect pour cette course.
La forme a l’air d’être au rendez-vous. L’Eneco Tour était une bonne préparation ?
Oui. Lors des trois premières étapes, qui se sont jouées au sprint, j’ai fait deux top et lors de la troisième, j’ai manqué de chance mais ça arrive. Cela veut tout de même dire qu’au niveau du sprint, ça s’est plutôt bien passé.
Par la suite, j’ai fait mon boulot pour mes leaders Greg (van Avermaet) et Phil (Philippe Gilbert) et je pense que je ne m’en suis pas trop mal tiré. L’Eneco Tour, ce n’est pas tant dur physiquement que mentalement. Il y a toujours beaucoup de stress au niveau du placement, les routes aux Pays-Bas sont dangereuses, avec beaucoup d’obstacles, d’îlots. Mentalement, c’est vraiment exigeant. Après la course, j’étais un peu fatigué les deux premiers jours. Mais après, j’avais bien récupéré.
Sur cette Vuelta, vous allez notamment travailler pour Samuel Sanchez. Vous le connaissez ?
Oui, on était ensemble sur le Tour du Yorkshire. C’est vraiment un super bon mec. Un grand monsieur. On voit à son attitude qu’il a énormément d’expérience, mais il ne se prend pas la tête. Il a les pieds sur terre. C’est un grand champion. Un peu comme Phil, qui est très proche de ses fans et qui n’oublie jamais d’où il vient.
Avez-vous regardé le plateau des sprinters ?
Oui, un peu. Je sais qu’il y a Sagan, Degenkolb, Bouhanni… Ewan ? (NDLR : Caleb Ewan, l’Australien d’Orica GreenEdge) Il est très fort, mais il est très jeune. Lui aussi va découvrir les grands Tours. On verra bien comment ça va se passer.
Pour vous, que serait une Vuelta réussie ?
(La réponse fuse) Arriver à Madrid ! Je n’ai pas d’expérience de ces courses, c’est aussi pour cela que je ne peux pas me permettre de me lancer dans des pronostics hasardeux. Je veux profiter de ces trois semaines pour progresser et franchir un nouveau palier. Tout ce qui m’arrive en plus, ce sera du bonus.
On le sait, la Vuelta est un grand Tour très exigeant, avec beaucoup de montagne… Avez-vous eu l’occasion de travailler spécifiquement sur ce plan ?
En fait, j’ai fait beaucoup de courses et je n’ai pas eu le temps d’aller au stage. C’est aussi pour cela que je reste calme. Je vais découvrir tout cela. J’en avais eu un aperçu au Tour de Suisse. J’avais fait mon travail et quand les grimpeurs entraient en lice, je rejoignais le gruppetto, où j’étais très à l’aise. Tranquille.
Entretien avec Romain Haas