Le ministre de l’Éducation nationale, Claude Meisch, se met à la recherche du temps perdu. Sa conférence de presse de rentrée, organisée hier, s’est tenue pile 18 mois après l’annonce de la fermeture des écoles en raison de la propagation du coronavirus. La pandémie a fait que le processus de réforme du système éducatif initié par le ministre libéral a été freiné net. La priorité depuis le mois de mars 2020 fut d’assurer le meilleur enseignement possible en tenant compte des restrictions sanitaires.
Il y a 12 mois, l’objectif était de garder le plus longtemps possible les écoles ouvertes. Ce défi a été relevé avec succès, malgré un concept sanitaire considéré comme trop hasardeux par certains observateurs. La rentrée 2021 n’est pas uniquement caractérisée par des restrictions assouplies (masque, quarantaines…), mais aussi par la relance du processus de diversification et de modernisation de l’école. Les plans de Claude Meisch restent très ambitieux. Sur base de l’expérience acquise pendant les mois de crise sanitaire, le ministre et ses équipes ont même décidé d’ajouter de nouvelles réformes à leur programme de travail.
L’objectif formulé est louable : offrir aux élèves, peu importe leur contexte sociofamilial, les mêmes chances de bénéficier d’une formation de qualité. L’élargissement de l’offre scolaire, le développement de nouveaux concepts pédagogiques et l’accompagnement plus étroit des élèves font partie des mesures lancées par Claude Meisch. Désormais, le réseau des écoles européennes publiques, reposant sur un apprentissage multilingue, doit être élargi. Il est également envisagé de mieux intégrer les primo-arrivants et d’encadrer de manière plus ciblée les devoirs à domicile. La décision qui risque de diviser le plus est la prolongation de l’obligation scolaire de 16 à 18 ans.
À la veille de la rentrée, beaucoup de ces initiatives restent peu tangibles. Il faut aussi se demander pourquoi certaines mesures n’ont pas été prises plus tôt. En poste depuis fin 2013, Claude Meisch ne vient certainement pas de découvrir que la population scolaire du Luxembourg est très hétérogène. Des résultats concrets seront nécessaires pour réussir la deuxième session, entamée ce lundi.
David Marques