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La lutte des classes

En tout début de pandémie, la fermeture des écoles a constitué la première décision tranchante du gouvernement. À ce moment, il était redouté que les enfants puissent se transformer en super contaminateurs. «Il ne s’agit pas en priorité de protéger les élèves ou les enseignants mais bien d’éviter la propagation du virus et de protéger ainsi les personnes fragiles», soulignait le ministre de l’Éducation nationale, Claude Meisch. Ce même Claude Meisch a clamé quelques mois plus tard que les écoles n’étaient pas des vecteurs d’infections. Le nombre de cas positifs détectés dans les salles de classe a rapidement contredit le ministre. Le concept sanitaire mis en place a toutefois eu le mérite de garantir un enseignement en présentiel à moins de deux semaines près.

En prévision de la seconde rentrée des classes en mode pandémie, la donne n’a pas vraiment changé. Les enfants peuvent toujours contracter et transmettre le virus. La nature du covid est que dans une très grande majorité des cas, les enfants restent asymptomatiques. Les graves complications sont très rares. Est-ce pour autant une raison de miser sur une contamination généralisée des moins de 12 ans? Il s’agirait d’une alternative pour remplacer l’immunisation par le vaccin, qui sera au mieux disponible début 2022 pour les plus jeunes.

En Allemagne, le débat autour de cette question est lancé. A priori, le Luxembourg n’est pas engagé sur cette voie. L’impact de la décision de faire tomber les masques restera toutefois à évaluer, même si le concept sanitaire mis en place en cas d’infections est censé éviter un scénario catastrophe. Une stratégie de testing renforcé doit ainsi éviter que la situation ne dérape dans l’enseignement fondamental. La situation est légèrement différente dans les lycées, mais avec un taux actuel de 14,9 % des moins de 18 ans qui sont pleinement vaccinés, le barrage anti-covid est encore très fragile.

Les 0 à 14 ans, non encore vaccinés, sont actuellement la catégorie d’âge la plus touchée par les nouvelles infections. Selon le Statec, le Luxembourg compte quelque 88 000 enfants de moins de 12 ans. Ils sont 58 500 à faire leur rentrée mercredi. Le potentiel de nouvelles infections n’est pas à sous-estimer.

David Marques