Charel Grethen a savouré sa première. Et il espère bien qu’il y en aura beaucoup d’autres.
Vendredi soir, sur la célèbre piste du stade Roi-Baudouin de Bruxelles, Charel Grethen effectuait sa rentrée sur 1 500 m un mois après son exploit de Tokyo, où il avait atteint la finale olympique. Après un passage par un 800 m à Schifflange, le miler luxembourgeois retrouvait sa distance de prédilection. Et des adversaires de choix.
En effet, il était convié pour la première fois de sa carrière au plus grand rendez-vous hors championnat qui existe : la Ligue de diamant. Pour cette grande première, il allait affronter plusieurs adversaires de la finale nippone et ne savait pas trop à quoi s’attendre : «À l’entraînement ça se passe bien mais ce n’est pas évident de garder la même forme qu’un mois plus tôt»; confiait-il avant de fouler le tartan d’un stade qu’il connaît : «Quand j’étais petit, j’y suis allé en tant que spectateur. Cela fait bizarre d’être acteur.»
Il allait donc découvrir ce que c’est de faire partie de la start-list de la compétition la plus relevée qui soit. Et cela commence par l’hébergement : «Les hôtels sont beaucoup mieux que les autres meetings auxquels on participe. Le niveau est plus élevé qu’ailleurs et cela ne concerne pas uniquement les athlètes.»
Tout de suite à l’aise dans ce nouveau contexte, Charel Grethen s’était fixé pour objectif de ne pas être ridicule : «Je veux pouvoir montrer que je mérite ma place.» Et le moins que l’on puisse dire, c’est qu’il a largement tenu ses promesses : «La course était, comme prévu, très rapide. Je passe aux 800 m en 1’54« 4. Avant le dernier tour, je suis encore relativement éloigné du groupe des meilleurs mais dans le dernier tour, j’ai trouvé l’énergie pour reprendre contact avec eux. J’étais très bien placé dans le dernier virage et je craque un peu dans les 50 derniers mètres. Mais globalement, je suis tout à fait satisfait de ma course», indique le Luxembourgeois, qui se classe 8e en 3’34« 59 dans une course remportée par l’Australien Stewart McSweyn en 3’33« 20.
J’aimerais participer à beaucoup d’autres à l’avenir
L’air de rien, il s’agit tout simplement de son deuxième meilleur chrono en carrière, derrière ses fantastiques 3’32« 86 de Tokyo, qui lui avaient ouvert les portes de la finale olympique. Et avec ce temps, inférieur à 3’35« , il aurait validé directement son billet pour le Japon : «C’est toujours bien de montrer que Tokyo, ce n’était pas que de la chance. Je veux prouver que j’ai vraiment la forme et la capacité de courir avec les meilleurs.»
Même si cette perf ne lui sert, en définitive, pas à grand-chose, vu qu’avec son temps des Jeux, il est d’ores et déjà qualifié pour les championnats du monde d’Eugene, les championnats d’Europe de Munich et les championnats du monde indoor de Belgrade.
Mais avant de penser à 2022, il a encore deux rendez-vous à son programme. Impossible pour lui d’être à la Diamond League de Zurich, puisqu’il s’agit de la finale réservée à ceux qui ont accumulé le plus grand nombre de points. Mais il sera samedi à Dudelange, pour apporter le max de points possible à son club du CSL pour la Coupe du Prince. Et il achèvera son interminable saison par un ultime meeting, à Bellinzona, mardi prochain.
Ensuite, place à un peu de repos. Mais pas trop. Et on se focalise directement sur la saison suivante. Qu’il espère aussi fructueuse. Avec, pourquoi pas, de nouvelles étapes en Diamond League? «Il faut voir comment cela se passe. Je pense que j’ai fait une bonne prestation. Donc, il n’y a aucune raison pour ne pas faire d’autres meetings de la Ligue de diamant. J’aimerais participer à beaucoup d’autres à l’avenir.» C’est tout le mal qu’on peut lui souhaiter.
Romain Haas