Le Luxembourg compte deux «pattes gauches» exceptionnelles pour les corners et coups francs. Entre Sébastien Thill et Danel Sinani, qui aura la préséance?
Puisque les entraîneurs du monde entier n’en finissent plus de radoter sur l’importance des phases arrêtées dans le football moderne, il faut, aujourd’hui, faire ce constat que côté droit du terrain, le Grand-Duché a un problème de luxe. Tout ce qui se passe dans cette partie de terrain, au Sheriff Tiraspol, qualifié pour la phase de groupe de la Ligue des champions, c’est pour Sébastien Thill. Mais alors qu’il vient seulement de débarquer à Huddersfield, en Championship, on n’a pas pu s’empêcher non plus de remarquer que Danel Sinani a, de son côté, déjà fait main basse sur tous les ballons à l’arrêt de l’actuel 4e de D2 anglaise.
Combat de coqs en perspective? Danel Sinani a botté en touche, lors de son intervention en conférence de presse : «C’est au sélectionneur de choisir.» Holtz, à ses côtés, a hoché la tête en signe d’assentiment, le regard dans le vague. «Après, je ne me fais pas de souci, on peut aussi décider nous-mêmes si l’un se sent bien de tirer…»
Les Roud Léiwen n’ont jamais été une grande nation de phases arrêtées, dans ce siècle. Avec de tels frappeurs, il serait dommage qu’ils ne le deviennent pas, sachant qu’avec Maxime Chanot, Christopher Martins, Maurice Deville… voire Kevin Malget quand il est là, il y a dans la surface, des garçons capables de faire mal.
«Séba la met vraiment là où il veut»
Qui pour alimenter les joueurs de tête? C’est la question que nous avons posée à notre chroniqueur des soirées internationales, le coach du Fola Sébastien Grandjean. Et pour lui, il n’y a aucune ambiguïté possible : «J’ai un petit faible depuis longtemps pour Sébastien Thill. C’est un maître en la matière. Danel, sa patte gauche, c’est surtout la spontanéité dans le jeu, c’est l’enchaînement dribble-frappe. Séba, c’est l’expérience d’un mec qui met le ballon vraiment là où il veut quand il est à l’arrêt.»
Encore faut-il qu’ils soient tous les deux sur la pelouse, ce qui semble quand même faire peu de doutes. Sinani trouve dans l’absence de Vincent Thill la certitude qu’il occupera ce poste ambigu de faux latéral droit qui aime rentrer pour se retrouver entre les lignes. Pour Sébastien Thill, il va falloir trouver une animation concrète. «Mais avec Barreiro et Martins, ils sont très complémentaires : « Kiki » peut rester devant la défense, apporter son impact, « Leo » apporter sa capacité à s’infiltrer grâce à ses courses et il y aurait « Séba » et sa patte gauche pour alterner jeu court et jeu long.» Sur le papier, c’est saisissant!
Julien Mollereau