La sélection nationale découvre peut-être son nouveau stade, mais il y a beaucoup plus important, ce soir, face à l’Azerbaïdjan.
On voudrait bien prendre le temps de présenter nos hommages respectueux au nouveau stade national et tricoter des lignes sur le caractère historique des adieux au stade Josy-Barthel, des perspectives fabuleuses qu’offre le nouvel outil de travail à la FLF et à son sport, mais non, il y a plus urgent. En effet, le football grand-ducal en est à un point où il a le droit de commencer à réfléchir ses campagnes et ce soir, en lisière de Kockelscheuer, on aura beaucoup plus envie de voir les hommes de Luc Holtz s’embarquer pour Belgrade (Serbie – Luxembourg, samedi, 18 h) avec six points au compteur dans leur groupe A que de faire la fête pour un équipement qui arrive avec une dizaine d’années de retard.
Le Grand-Duché sera, enfin, dans les standards d’accueil du reste de l’Europe? La belle affaire. On préfère largement qu’il soit dans les équipes qui montent et que sa nouvelle pelouse, sa nouvelle ambiance, ne soient que des moyens pour aller encore un peu plus haut. Ce soir, cela commence par battre l’Azerbaïdjan. En cinq confrontations ces dix dernières années, les Roud Léiwen n’ont perdu qu’une seule confrontation. Lors de la dernière campagne de Nations League, ils étaient allés s’imposer avec autorité et une évidente supériorité technique à Bakou (1-2) avant de trembler pendant toute la deuxième mi-temps au retour après avoir raté un penalty en première période (0-0).
Holtz, clairement contre la VAR!
Alors, en septembre 2021, le Luxembourg en est-il arrivé à un moment de son histoire où, à domicile, il doit battre l’Azerbaïdjan plus qu’il ne le peut? «Je ne vois pas pourquoi la question me ferait bondir, sourit Luc Holtz. Disons que ce pays fait partie de ceux pour qui la possibilité de gagner est un peu plus élevée que pour d’autres. Mais malheureusement, nous avons une dizaine d’absents. Au complet, je vous aurais dit oui, nous devons les battre. Là, je me dois de rappeler que c’est une sélection qui a une grosse ossature de joueurs venus de Qarabag, qui viennent de battre Aberdeen 1-3 (NDLR : en barrages de Conference League). Ils peuvent même se permettre de laisser Nazarov, l’attaquant d’Erzgebirge, à la maison. Alors disons que c’est du 50-50.»
Du 50-50 peut-être, mais pour quatre joueurs qualifiés en Europa League qui seront sur le terrain, côté azerbaïdjanais, le Grand-Duché est lui désormais capable d’opposer trois qualifiés en Ligue des champions. Cela aide à resituer les choses : qualitativement, Holtz part sans doute avec un léger avantage sur De Biasi. Sans préjuger des automatismes sur lequel l’Azerbaïdjan pourra, lui, s’appuyer…
Il y a une autre nouveauté qui s’invitera à cette soirée. La VAR. L’UEFA l’a rendue obligatoire. On se disait que Luc Holtz accueillerait la nouvelle avec enthousiasme, lui qui n’en finissait plus, ces dernières années, de crier au scandale au fur et à mesure des décisions souvent plus que douteuses des corps arbitraux. Eh bien non. Le sélectionneur, renforcé dans son opinion par l’exclusion injuste selon lui de Mica Pinto aux Pays-Bas le week-end dernier, l’a qualifiée de «catastrophe». «Rendons le foot aux footballeurs! Je vois des décisions ridicules, voire des crimes. On dirait que les gens derrière la VAR n’ont jamais joué au football. En plus, on enlève toute son émotion au football. Je n’y suis pas favorable du tout, il vaudrait mieux faire sans.» Pas de chance, le nouveau stade est livré, aussi, avec la vidéo. On ne peut pas tout avoir, mais les trois points, eux, c’est sans conditions!
Julien Mollereau