BGL LIGUE (4e JOURNÉE) La Jeunesse, en pleine construction, est plombée depuis le début de saison par d’inexplicables erreurs individuelles.
Frustration, an I. Jeff Strasser n’a pas la mentalité à se lamenter, mais il n’a pas besoin de le formaliser pour qu’on devine qu’il prend cher en ce moment et qu’il lui faut sûrement faire des exercices de respiration pour ne pas péter un câble. Voilà un coach qui reprend une équipe, un groupe remanié, avec la pression d’avoir à réussir assez vite dans le club le plus titré du pays, mais qui se retrouve plombé par une pluie d’erreurs individuelles ces deux dernières journées. On résume? Un but contre son camp et une expulsion coupable de Maazou à Wiltz (2-0), ainsi que deux pertes de balle monumentales contre le F91 (0-3).
Un technicien peut mettre en place tout ce qu’il veut, quand des erreurs aussi grossières vous coûtent aussi cher, difficile de bâtir sur des résultats. «Ah c’est sûr que sur la perte de balle de Bilal (NDLR : sur le 0-2 contre le F91), il n’y a pas grand-chose à faire, je n’ai aucune influence dessus», admet Strasser. Il est moins affirmatif sur le premier but et le ballon perdu par Stelvio : «Ça, c’est une suite d’erreurs individuelles. Jailson (Moreira) ne doit pas jouer la diagonale vers Clayton (Moreira de Sousa), qui ne doit pas remettre vers Stelvio, qui ne doit pas essayer de passer seul. Derrière, on doit resserrer défensivement. Et puis le gardien peut faire l’arrêt aussi…». Suite d’erreurs individuelles donc. C’est moins gênant. Ce n’est pas plus agréable. «Vous savez, on a aussi un face-à-face avec Esposito, grâce à Klica. On peut aussi la mettre au fond!». Et donc mener 1-0.
Le 36e dessous? Pensez-vous…
Avant de jouer le Progrès et son énorme potentiel offensif, Jeff Strasser ne se lamentera pas. Il n’a pas le temps. Les erreurs individuelles, assure-t-il, cela «fait partie du football moderne». Mais «ça peut se rattraper collectivement». Ou l’art de renforcer le discours en toutes circonstances. Mais jusqu’où peut aller le positivisme? La Vieille Dame est 12e et première non-barragiste et la pression pourrait gentiment monter, avec ou sans erreur individuelle, en cas de défaite au stade Jos-Haupert.
Il y a deux semaines, contre Wiltz, on avait bien compris, lors des interviews d’après-match, que Strasser avait moins d’indulgence pour le coup de sang de Maazou, qui avait laissé ses partenaires, déjà dans la panade, à neuf. Sur ce point, il a refusé de s’étendre plus avant. «C’est le genre de choses qui se règlent en interne, même si une erreur individuelle et un comportement qui porte préjudice à l’équipe, c’est différent.» On doute que les Bianconeri préfèrent perdre sur des défaillances collectives. Mais ils pourraient aussi se contenter de prendre trois points sur un exploit individuel. Ça les changerait.
Julien Mollereau