Le Quotidien Indépendant Luxembourgeois
La liste est interminable et elle fait froid dans le dos. Le scandale de l’oxyde d’éthylène, découvert dans une quantité astronomique de produits vendus dans nos grandes surfaces, interpelle. Évidemment, il faut consommer un nombre important de ces produits pour qu’il y ait un impact réel pour notre santé. Mais depuis combien de temps ces aliments traités par ce gaz cancérigène (dans des pays qui sont hors de l’Union européenne) se trouvent-ils dans nos assiettes? Et dans quels autres produits vont-ils être décelés? Encore une pollution «de fond» que notre corps a absorbé avec les conséquences inconnues que cela implique pour notre organisme! La liste des produits rappelés en fin de semaine dernière par les autorités sanitaires luxembourgeoises était impressionnante et risque encore de s’allonger. L’avenir nous dira l’ampleur de ce scandale qui a été noyé dans l’actualité du coronavirus.
Un autre point interroge. Parmi ces produits rappelés figurent notamment ceux des grandes marques qui vantent à travers leurs publicités le bon goût de l’authentique ou la qualité de ce qu’ils produisent. De quoi avaler de travers. Même si la fraude provient de leur fournisseur, ces grandes firmes n’avaient-elles pas les capacités d’analyser la qualité de ces ingrédients avant de les faire rentrer dans leur usine et de les utiliser? L’amertume est d’autant plus grande que certains plats estampillés «bio» font aussi partie de cette longue liste de produits bannis du jour au lendemain des rayons. Dommage pour tous ceux qui pensaient manger un produit sain sans pesticides et autre produits chimiques.
Au moment où la traçabilité est la règle dans l’Union européenne, ce scandale alimentaire fait tache et nous rappelle à tous que, malgré la législation, la vigilance est de mise. L’affaire écorne en tout cas l’image des grands groupes de l’agro-alimentaire qui ont été dans la tourmente déjà à des nombreuses reprises. Tout le monde se souvient des fameuses lasagnes fabriquées avec de la viande de cheval à cause d’un fournisseur véreux. Ce n’est pas nos listes de courses que nous risquons d’emmener lors de notre prochaine visite au supermarché mais la liste des rappels de produits des autorités sanitaires.
Laurent Duraisin