Pedro Resende, le coach de Differdange, s’agace : on attend déjà beaucoup trop de son équipe.
Pedro Resende est sur la brèche. Débarquer dans un nouveau club avec un derby à assumer d’entrée, un gros réservoir de joueurs offensifs à gérer et une identité de jeu à développer… met assez vite sous pression. Et la défaite face au Progrès l’a conduit, déjà, à mettre quelques points de détail sur la table pour calmer tout de suite les ardeurs : son FCD03 n’est pas dans l’urgence, mais dans la construction.
Avez-vous des regrets sur certaines options prises à l’occasion du match contre Niederkorn ?
Les choix que j’ai faits, je les ai faits pour gérer le groupe au sein duquel la notion de concurrence jouera une place importante.
Vous êtes-vous trompé en jouant plus haut que ce que vous aviez envisagé lors du premier match, en ouverture de la saison, interrompu en raison de trombes d’eau ?
(Agacé) Mais on n’a rien changé ! Et non, on n’était pas plus haut ! En tout cas, ce n’était pas le plan. Votre impression était la bonne, mais ce n’était pas les consignes. Peut-être qu’après Rosport, certains ont cru qu’on pouvait débarquer à Niederkorn un peu plus haut…Par contre, quand je lis que le Progrès a tout bien fait… Ils ont fait quoi ? Ils ont eu de la réussite en marquant trois buts en quatre actions. Mais on avait plus de possession qu’eux. C’est nous qui avons cherché à préparer nos actions. Eux n’ont fait que du jeu direct, cherchant systématiquement la profondeur. Les favoris, c’était eux. Le budget, c’est eux. Et pourtant…
On a beaucoup de choses à régler pour ramener le club vers le sommet
N’était-ce pas le jeu, justement, vu les difficultés que vous avez éprouvées dès que les Niederkornois ont cherché dans le dos de votre axe central ?
Oui et bien voilà, on a un garçon de 21 ans et un autre de 23 ans. Donc forcément, ils commettent des erreurs et ils doivent apprendre. Quand, en début de saison, j’ai dit que j’étais content des garçons, qu’ils comprenaient vite, je n’ai pas dit qu’ils étaient à l’aise avec toutes les situations. On a encore du travail mais on est dans un projet. Donc on a encore beaucoup de temps devant nous. Cela ne se fait pas d’un jour à l’autre. Quand il est arrivé à Manchester City, Guardiola, qui est pour moi l’entraîneur le plus fort au monde, n’a rien gagné la première année. Pareil pour Klopp à Liverpool. Eux sont dans un pays où, chaque jour, il y a une occasion d’échanger avec la presse. Ici, au Luxembourg, c’est plus dur de se défendre. Donc permettez-moi de le faire : on attend trop. C’est comme contre Rosport, quand j’entends qu’on a attendu bas pour contrer. On a joué là-bas sur un terrain très compliqué, plein de sable. En fait c’était presque une plage. Pourtant, on s’est créé assez d’occasions pour l’emporter 6 ou 7-0. Si on n’est pas heureux avec ça…
Bref, les critiques après la défaite à Niederkorn vous ont agacé.
On commet des erreurs individuelles qui parasitent la réflexion. On n’a pas fait le match qu’on pensait faire – d’autant qu’on peut mener 0-1 après quelques secondes de jeu – mais bon, ce genre de choses arrivent. On a beaucoup de choses à régler pour ramener le club vers le sommet. La différence aujourd’hui, c’est qu’à l’époque, il y avait Differdange et un ou deux autres clubs. Aujourd’hui, il y en a cinq ou six.
Quel Fola attendez-vous, ce week-end ?
Une bonne équipe, championne, qui ne va pas tourner beaucoup par rapport à son match européen.
Entretien avec Julien Mollereau