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Débat brûlant

Le nord de l’Europe sous l’eau, le Sud écrasé par la canicule. Cet été 2021, qui n’est pas encore terminé, a encore une fois connu son lot de catastrophes, de destructions et de victimes. Les populations vivant loin de notre continent n’ont pas été épargnées non plus ces derniers mois. Le réchauffement climatique est pointé du doigt pour expliquer la recrudescence de ces phénomènes météorologiques intenses. Oui, la situation se dégrade depuis des années. Aujourd’hui, beaucoup s’émeuvent en voyant que les États ne prennent pas des mesures drastiques pour réduire les émissions de CO2 dans l’atmosphère afin de limiter ce maudit réchauffement. Mais sommes-nous vraiment prêts à accepter de faire de réels sacrifices pour y arriver?

Car nous ne parlons pas de s’appliquer pour trier nos ordures, de bien éteindre la lumière quand on quitte une pièce ou de ne pas changer de smartphone tous les deux ans. Les efforts seront beaucoup plus importants. La Commission européenne a donné le la en dévoilant son pacte vert le 14 juillet. Fin des voitures thermiques et donc achat de voitures uniquement électriques (avec l’autonomie que l’on connaît), obligation de rénovation énergétique pour réduire son empreinte carbone, développement de l’énergie éolienne en mer, taxe carbone sur le fioul domestique pour se chauffer, taxation du kérosène et donc hausse des billets d’avion… et ce n’est qu’une mise en bouche. En plus d’une facture qui risque de s’alourdir pour tous les ménages, la lutte contre le réchauffement climatique donnera aussi un coup de canif à notre très chère société de consommation. Nous avons vu fleurir des pancartes avec de beaux slogans dans les manifestations massives contre le réchauffement climatique qui ont été organisées au Grand-Duché ou ailleurs. Pas sûr que ceux qui les tenaient acceptent toutes les contraintes de leurs convictions quand le moment sera venu de les appliquer concrètement. Oui, pour sauver le climat, il faudra faire des sacrifices et il n’est pas certain que l’ensemble de la population accepte sans broncher ce changement de mode de vie. Il ne faudrait pas que la révolution verte se transforme en révolution tout court.

Laurent Duraisin