C’est un succès : la vaccination sans rendez-vous, lancée il y a quelques jours, a déjà attiré plus d’un millier de personnes, dont une majorité de jeunes, la population cible.
Pari gagné pour les autorités, qui cherchaient à doper la vaccination en poussant les 27 % de personnes éligibles n’ayant toujours pas reçu leur première dose – des 12-40 ans pour la plupart – à franchir le cap : la nouvelle formule sans rendez-vous lancée il y a quelques jours a achevé de convaincre plus de 1 000 d’entre eux.
Ce public jeune est la cible privilégiée de l’Impf-Bus qui sillonne le pays depuis le 7 août en faisant étape aux grands événements de l’été : il affiche plus de 600 vaccinations au compteur après son passage à Luxembourg, Echternach et Remich. Même engouement du côté de la halle Victor-Hugo à Luxembourg : hier, à la mi-journée, déjà 517 indécis ou retardataires étaient venus profiter de la vaccination sans rendez-vous ouverte depuis lundi.
Un succès qui réjouit Luc Feller, haut-commissaire à la protection nationale chargé de la campagne vaccinale, en visite sur place hier matin : «Nous sommes très satisfaits, car on ne pensait pas attirer autant de personnes, et c’est bien la tranche d’âge ciblée qui répond présente, donc c’est très positif», explique-t-il, précisant que «l’âge moyen des personnes vaccinées ici sans rendez-vous est de 34 ans. La moitié ont moins de 30 ans, les trois quarts moins de 40 ans.»
C’est le cas de Stéphane, 35 ans, venu de Dippach avec sa mère, soulagée qu’il accepte enfin le vaccin. Il l’avoue, s’il n’a pas donné suite à son invitation à la vaccination, c’est parce qu’il en craint les effets : «J’ai peur du risque de thrombose, car j’en ai déjà fait une et j’ai aussi peur des conséquences à long terme sur mon corps», confie le jeune homme. C’est donc à contrecœur qu’il vient recevoir sa première dose : «On n’a plus le choix. Sans vaccin, on ne peut plus rien faire.»
«Je suis effrayée, j’ai peur pour mon bébé»
Idem pour Cindy et Theisen, 19 et 18 ans, qui ont fait la route depuis Vichten accompagnés par la maman de la jeune femme. Le couple attend son premier enfant et c’est l’une des raisons pour lesquelles ils sont hésitants : «Je suis effrayée à l’idée de me faire vacciner, j’ai peur pour mon bébé», confie Cindy, en fin de grossesse. «Les autorités ont dit qu’à partir de dix semaines c’est bon», rassure sa mère. Les futurs parents ne voulaient pas recevoir le vaccin, mais ils avouent en avoir marre de faire des tests à répétition pour la moindre sortie.
Dans la file d’attente à l’entrée de la halle, il y a aussi des retardataires, comme Jean-Paul et son fils de 19 ans. Ils habitent le quartier du Cents et racontent avoir raté le coche par négligence : «On a bien reçu nos deux invitations à se faire vacciner, mais on n’a pas pris le temps de s’en occuper, c’est vrai», lance le père de famille, penaud. «Sans rendez-vous, c’est beaucoup plus pratique.»
Contrairement à eux, Marianne a pris les devants : elle n’a pas attendu que ses jumeaux de 12 ans reçoivent leur invitation. «On est venus hier, le jour de leur anniversaire! Mais il y avait énormément de monde, près de deux heures d’attente, donc on a fait demi-tour et nous revoilà aujourd’hui», explique cette maman, qui tenait à protéger ses enfants au plus vite et ne comprend pas les réticences que peuvent avoir certains adultes.
Bientôt dans les centres commerciaux?
Pour poursuivre sur cette lancée, Luc Feller indique que la tournée de l’Impf-Bus va continuer : «Nous avons identifié une quinzaine d’événements où mobiliser le bus ces trois prochaines semaines et on travaille aussi sur de nouvelles idées, pour prendre le relais cet automne», indique-t-il. «On peut imaginer vacciner dans des centres commerciaux ou des cinémas, par exemple. On envisage également une action en partenariat avec les médecins du travail pour vacciner dans les grandes entreprises.»
Les médecins généralistes et les pédiatres ont l’autorisation de vacciner leurs patients depuis deux semaines : ils sont 198 à avoir signé, à ce jour, le cahier des charges pour participer à la campagne, «ce qui prendra deux ou trois semaines pour être pleinement opérationnel», poursuit le haut-commissaire. La semaine dernière, 500 vaccinations ont ainsi été effectuées dans des cabinets médicaux en ville.
Ces solutions de proximité semblent faciliter l’accès au vaccin pour de nombreux résidents. Quant aux frontaliers, ils sont les bienvenus, sans rendez-vous, à la halle Victor-Hugo à Luxembourg : d’ailleurs, durant la journée de lundi, 10 % des vaccinés étaient des non-résidents.
Une pièce d’identité et la carte de sécurité sociale suffisent pour se présenter, sans rendez-vous, au centre de vaccination de la halle Victor-Hugo, de 7 h à 19 h jusqu’à samedi. Attention, les horaires changeront à partir du 23 août : consultez le site officiel. Quant aux prochaines étapes de l’Impf-Bus, elles seront annoncées prochainement sur ce même site.
covidvaccination.lu
Où se faire vacciner
Chez le médecin
Désormais, les médecins généralistes et les pédiatres sont mobilisés dans la campagne de vaccination : depuis le 2 août, ils procèdent à des injections directement à leur cabinet. Ce dispositif va encore être étendu ces prochaines semaines. Liste des cabinets participants sur le site impfen.lu.
À bord de l’Impf-Bus
Après être passé au festival e-Lake à Echternach puis dans la capitale pour City Sounds et This is your shot, et enfin à Remich, au Street Food Festival, la route de l’Impf-Bus va encore s’arrêter à de nombreux événements dans le pays ces prochaines semaines. Consultez le site covidvaccination.lu pour obtenir les dates et les lieux précis (mise à jour prévue prochainement).
À la halle Victor-Hugo à Luxembourg
Seul centre de vaccination à proposer la formule sans rendez-vous, la halle Victor-Hugo à Luxembourg accueille le public de 7 h à 19 h jusqu’au 21 août inclus. À partir du 23 août, les horaires changeront. Consultez le site covidvaccination.lu pour les détails. Ce centre continue également la vaccination sur rendez-vous en parallèle.
À Esch-sur-Alzette
Ce centre pratique la vaccination uniquement sur rendez-vous. Il est possible sous certaines conditions de s’inscrire en ligne sur l’une des listes d’attente. Consultez le site impfen.lu.
Christelle Brucker