Les amoureux des étoiles peuvent profiter quelques jours encore du spectacle nocturne qu’offre la traversée des Perséides.
Lorsque le mois d’août est clément, ce ne sont pas des torrents de pluie qui s’abattent durant la nuit, mais une pluie d’étoiles filantes. Ce sont les Perséides, un phénomène régulier qui s’explique par le passage de la Terre au milieu des débris laissés par la comète Swift-Tuttle.
Cette comète périodique de 26 kilomètres d’envergure découverte en 1862 par les astronomes américains Lewis Swift et Horace Parnell Tuttle, met en effet 133 ans à faire le tour du Soleil. Mais à chaque fois qu’elle s’en approche (la dernière fois, c’était en 1992 !), une partie d’elle se désagrège, laissant une trace de son passage, un véritable nuage de petits débris, à proximité de notre astre.
Lorsque la Terre arrive à son tour à cet endroit, chaque année à la même période (puisqu’elle fait le tour du Soleil en un an), elle traverse ce nuage de poussières, lesquelles, au contact de notre atmosphère, prennent feu. «Tout cela se passe dans l’atmosphère haute de la Terre, à environ 60 kilomètres, explique Patrick Michaely, chargé de communication au musée national d’Histoire naturelle de Luxembourg (MNHN). Ce phénomène est visible dans une région précise du ciel, dans une zone située entre le nord et le nord-est : la constellation de Persée, d’où le nom de Perséides!»
Ce rendez-vous annuel est propre à l’hémisphère nord. «Si vous passez vos vacances en Amérique latine, vous ne les verrez pas. Il y aura d’autres comètes, mais ce ne seront pas les Perséides», précise Patrick Michaely.
Rendez-vous aussi en novembre
Le pic advient chaque année entre le 10 et le 15 août. En 2021, il est survenu dans la nuit du 12 au 13 août. Il était alors possible par ciel dégagé de voir jusqu’à 100 étoiles filantes par heure, soit presque deux chaque minute, d’autant que la lune n’est pas venue jouer les trouble-fête. «Le nombre d’étoiles filantes que l’on peut voir dépend de l’angle avec lequel la Terre va traverser le nuage, mais aussi de la phase de la lune. Cette année, le pic se déroulait quatre jours après la nouvelle lune, le croissant était donc fin et il y avait peu de lumière. Mais l’année passée, c’était la pleine lune, qui était en outre encore très proche de la constellation de Persée, la visibilité était donc nettement moins bonne», explique Patrick Michaely.
Pas de panique pour ceux qui auraient sombré dans les bras de Morphée cette nuit-là ou qui n’auraient vu qu’un ciel nuageux : si la météo le permet, le phénomène reste quelque peu visible jusqu’au 24 août. Et puis, ce n’est pas la seule période pour voir des étoiles filantes. Même si c’est (habituellement) plus agréable de passer la soirée dehors en plein mois d’août, il sera possible d’assister à une autre pluie céleste : celle des Léonides, au mois de novembre, observable dans la constellation… du Lion ! La Terre traverse en effet à cette période un essaim de météores laissés par la comète Temple-Tuttle, qui orbite autour du Soleil en 33 ans.
Tatiana Salvan
À l’occasion du festival des Sciences, qui se tiendra du 11 au 14 novembre, le MNHN organisera, entre autres, un atelier sur les astéroïdes et les divers dangers qu’ils peuvent représenter pour la Terre.
À l’œil nu
Le musée national d’Histoire naturelle de Luxembourg et les Astronomes amateurs du Luxembourg (AAL) organisent habituellement à Godbrange, près de Junglinster, des observations publiques lors de la Nuit des étoiles. Un événement qui a dû être annulé cette année en raison de la crise sanitaire. Si la Nuit des étoiles est une formidable occasion pour échanger avec des passionnés et observer d’autres objets célestes comme des planètes, telles Saturne ou Jupiter, ou des constellations, «heureusement, tout le monde peut observer les étoiles filantes, il n’est pas nécessaire d’avoir des lunettes ou un télescope, juste de la patience !», souligne Patrick Michaely. Au contraire même, mieux vaut observer le ciel à l’œil nu pour tenter d’en apercevoir, car «un télescope diminue l’angle de vue, puisqu’on ne porte son attention que sur un petit morceau du ciel».
Le meilleur site d’observation au Luxembourg
Malheureusement, entre une météo capricieuse et la pollution lumineuse qui ne cesse de s’aggraver, le Luxembourg n’est pas l’endroit le plus favorable pour observer les étoiles, même si des campagnes en faveur d’un ciel nocturne plus obscur, menées par exemple par les parcs naturels régionaux et par le musée national d’Histoire naturelle, tentent de changer la donne.
Toutefois, le site de Godbrange, près de Junglinster, où le MNHN et les Astronomes amateurs du Luxembourg (AAL) organisent leurs observations publiques, offre un horizon plutôt dégagé pour observer les étoiles filantes. «Le point le plus noir et le plus proche pour observer le ciel se situe dans le parc de l’Eifel, en direction de l’Allemagne», indique par ailleurs Patrick Michaely.
Un peu de vocabulaire
Astéroïde : Le terme décrit tous les petits corps, composés de roches, de métaux et de glace, qui orbitent dans le système solaire, la plupart entre Mars et Jupiter. Au-delà de 1 000 km de diamètre, on parle de planète naine.
Comète : Composées de roches et de glace, les comètes ont des orbites très allongées qui les rapprochent parfois du Soleil. La traînée de gaz et de poussière qu’elles émettent peut prendre la forme d’une queue lumineuse dans le ciel.
Météore : Quand un astéroïde, une comète ou un fragment de ces derniers entrent dans l’atmosphère terrestre, cela devient un météore. La traînée lumineuse laissée par l’échauffement de l’objet (la plupart du temps de simples poussières) est appelée étoile filante.
Météorite : Un objet céleste qui résiste à la désintégration en entrant dans l’atmosphère et arrive jusqu’au sol est appelé une météorite. On estime que 100 tonnes de météorites arrivent chaque jour à la surface de la Terre, l’immense majorité sous forme de poussières.
Source : lefigaro.fr/sciences (Cyrille Vanlerberghe)