La Chine va « durcir » ces prochaines années la réglementation dans de vastes pans de son économie, a indiqué le gouvernement, après un tour de vis à plusieurs secteurs porteurs qui inquiète les investisseurs.
Les autorités se montrent ces derniers mois particulièrement intransigeantes contre les géants du numérique. Et plusieurs mastodontes du secteur ont été épinglés pour des pratiques jusque-là tolérées et largement répandues, en matière notamment de données personnelles, de concurrence et de droits des utilisateurs. Pékin a depuis étendu sa campagne de « rectification » à d’autres secteurs dont les très lucratifs cours de soutien privés ou la livraison de repas.
Ces mesures ont fait dévisser en Bourse les poids lourds de domaines particulièrement dynamiques de l’économie, inquiets des conséquences sur leur rentabilité.
Récompense et sanctions
Dans un document présentant ses grandes orientations jusqu’en 2025, le gouvernement a appelé mercredi à « renforcer l’application de la loi dans des domaines clés » de l’économie. Sont cités notamment la santé, les services financiers, l’éducation ou encore les transports. « Ceux qui enfreindront la loi devront en payer le prix », indique le document, qui suggère un système de « récompense » pour les donneurs d’alerte.
Ces orientations doivent permettre « un développement sain » des nouveaux secteurs de l’économie, tels que le numérique ou l’intelligence artificielle, avec « de bonnes lois et une bonne gouvernance », est-il écrit. Cela suggère que le durcissement réglementaire en Chine est « amené à durer », estime l’analyste Ken Cheung, de la banque Mizuho.
Compte tenu d’une réglementation plus stricte, les investisseurs étrangers vont devoir « réévaluer » les perspectives dans le pays asiatique, prévient-il.
LQ/AFP