Sébastien Thill (Sheriff Tiraspol) et Christopher Martins (Young Boys Berne) disputeront les barrages de la C1, dès la semaine prochaine. Et ça les fait vibrer.
Ça a été la fiesta à Tiraspol, mardi soir : le Sheriff a atteint son objectif, en battant l’Étoile Rouge de Belgrade, à savoir au minimum une qualification dans la phase de groupes de l’Europa League. Mais alors qu’il savait déjà qu’il lui faudrait expliquer aux médias que c’était l’évidence qu’il désirait plus, qu’il se bagarrerait pour accrocher la Ligue des champions, Sébastien Thill a attrapé son portable pour regarder la fin du match de son coéquipier de sélection, Christopher Martins, qui en finissait de son côté avec les Young Boys Berne. «Kiki» le lui a bien rendu : sitôt sorti du terrain, il a commencé à envoyer des messages. «Il m’avait déjà félicité après le match nul qu’on avait ramené de Serbie la semaine passée, sourit «Séba». On s’était alors dit que ce serait marrant de jouer l’un contre l’autre (NDLR : leurs clubs se seraient affrontés en barrages de la C3 si tous deux avaient été éliminés), mais on s’est dit tous les deux qu’on préférait largement jouer la « Champions ».»
La phase de poules de la C1 était un objectif clairement défini par les Young Boys Berne. Optionnel au Sheriff Tiraspol, mais définitivement ciblé par le champion de Suisse, qui se désole de ne l’avoir encore atteint qu’une seule fois dans son histoire. «Dès le départ, on nous l’a fixée, admet Martins. Il faut respecter ce qu’est l’Europa League, cela dit, pour nous, ce serait une déception. Mais le chemin est encore long.»
Long ? Selon les critères d’un joueur désireux de faire comprendre que jouer Ferencvaros en barrage ne sera pas aussi simple que ce que tout le monde pense. «Oh ils ont quand même plus de chances que nous de passer», taquine Sébastien Thill.
«Mon club veut tout gagner, alors…»
Après son exploit contre le champion de Serbie («On a été très bons sur les deux matches et eux ne se sont pas créé d’occasions franches. Sur l’ensemble de la confrontation, on a été plus forts qu’eux»), le Sheriff ne s’interdit toutefois pas de rêver avant d’aborder ses deux matches face au Dinamo Zagreb : «Le club n’a encore jamais disputé les poules de la C1. On pourrait se contenter de la C3 mais on n’y rencontrera pas le Bayern ou le PSG. Et moi, c’est ça que je veux jouer ! On sera dans le quatrième chapeau si on se qualifie. On a l’assurance de jouer contre trois gros. Quand j’imagine ça, je ne regrette absolument pas mon choix d’avoir tenté ma chance dans le monde pro», s’enthousiasme l’ancien capitaine du Progrès.
Cette affaire a d’ailleurs vite tourné en quelque chose de plus important que deux simples qualifications. Parce que les deux Roud Léiwen ont bien pris conscience de l’énormité qu’il y aurait à se retrouver à trois (avec Gerson Rodrigues) au tirage de la fin août. «C’est encore plus un plaisir quand on est sur le terrain et pas sur le banc, s’emballe Thill. Et encore plus fort qu’avec le Progrès puisque là, on sait bien qu’on va passer plus qu’un ou deux tours. Un Luxembourgeois en C1, c’est déjà pas mal, mais on va tout faire pour faire grimper le chiffre.» «C’est vrai que c’est un vrai moteur pour le pays, reconnaît Martins. Ça accroit la motivation. Gerson y est déjà arrivé. Moi pas. Mon club veut tout gagner alors je vais tout faire pour bien le représenter. Et bien représenter le Luxembourg aussi !»
Julien Mollereau