[Conference League – 3e tour] Décisif sur les deux buts inscrits par le Fola à Linfield, mardi, l’ancien international Stefano Bensi retrouve le niveau de forme de ses meilleures années.
Le Fola a-t-il fait le plus dur ? Revenu victorieux du premier rendez-vous de sa double confrontation avec les Nord-Irlandais de Linfield, les Eschois ont donné la même impression de sérénité à Windsor Park que face aux Biélorusses du Shakhtyor Soligorsk au tour précédent. Ils sont portés notamment par l’un de ses anciens, Stefano Bensi, auteur d’un bijou (une frappe enroulée en lucarne) pour l’égalisation et qui pousse la défense à la faute sur la réalisation de Gauthier Caron pour le 1-2. Mais s’il y a un joueur qui a l’expérience pour savoir que rien n’est fait, c’est bien un garçon à 26 matches continentaux et, désormais, 5 buts…
Vu les statistiques des clubs luxembourgeois face aux clubs britanniques et tout particulièrement quand ils doivent se rendre au Royaume-Uni, cette victoire à Linfield, est-ce un exploit ?
Oh ben vous savez, rien qu’un résultat comme ça en déplacement, tout court, c’est un exploit au niveau européen pour un club luxembourgeois. Ça montre en tout cas qu’on est assez sérieux.
Avec cette victoire à deux buts inscrits à l’extérieur, il est presque dommage que la règle du but à l’extérieur ne soit plus d’actualité, non ?
(Il sourit) Mais après Soligorsk (NDLR : le Fola s’était également imposé 1-2 lors du tour précédent, à l’aller), c’est la deuxième fois qu’on pourrait dire ça. Mais cela n’aurait rien changé : nos chances de passer sont exactement les mêmes qu’avant le match. Et avant le match, on était dans l’inconnue parce qu’on savait qu’on allait rencontrer un football assez physique. C’est aussi pour ça que la première mi-temps n’était pas aussi aboutie que la seconde : on avait besoin de s’adapter, de se montrer solide derrière et de se propulser devant. Comme face aux Biélorusses en fait. Donc nos chances, pour le retour… on se dit que ça peut aller très vite dans l’autre sens.
On sait à quoi peuvent ressembler les atmosphères britanniques. Prendre un but après neuf minutes ne vous a-t-il donc pas fragilisé mentalement ?
Non parce qu’on avait un plan de jeu et des consignes à respecter, même en étant mené 1-0. D’ailleurs, même une défaite 1-0 n’aurait pas été dramatique puisque cela ne se joue pas sur un match. Alors oui, mentalement, un but si tôt peut faire mal, d’autant que dans le stade, cela commençait à s’enflammer. Mais on a fait ce qu’il fallait et à la fin du match, on aurait même pu compter un voire deux buts de plus au tableau d’affichage.
Bien évidemment qu’on rêve d’un truc fou. Il faut rêver ! Mais rester humbles et réalistes
Linfield était en dessous dans le jeu. Et en général, les clubs britanniques sont toujours bien moins bons en déplacement que chez eux. Cela rend optimiste, non ?
Linfield, ça court partout, tout le temps, mais oui, techniquement, on a bien maîtrisé. On ne leur a pas laissé grand-chose en termes d’occasions de but. Mais pour autant, non, on ne pense pas que ce sera plus facile au retour. On devra rester très concentrés. C’est trop tôt pour commencer à parler du prochain tour. Il reste 90 minutes à souffrir.
On a du mal à s’empêcher de rêver aux poules, quand on est à 90 minutes d’une qualification pour les barrages, dernière étape avant le Saint-Graal ?
Bien évidemment qu’on rêve d’un truc fou. Il faut rêver ! Mais rester humbles et réalistes. On a un match retour avant les barrages. Et même, surtout, un match de championnat. Le plus important, là, ce n’est pas de rêver, c’est de récupérer. Alors oui, dans l’émotion de la fin de match, oui, tu te prends à voir plus loin, mais profitons-en encore quelques heures avant de penser à la suite.
Même si l’on n’a pas encore pu avoir l’occasion d’en mesurer les effets, on a quand même l’impression que l’annonce de votre retraite internationale, la saison passée, vous a libéré d’un poids…
(Il sourit) Oui, effectivement, on ne peut pas vraiment le savoir puisqu’il n’y a pas eu de semaine internationale pour le mesurer. Donc on ne peut pas juger. La vérité, c’est que j’ai vraiment traversé une période difficile de janvier à juin et que les vacances m’ont fait du bien. Après, le reste, c’est comme pour tous mes coéquipiers : le travail. Et puis la confiance aussi. On l’a bien vu la saison passée avec Zacchary Hadji : il frappait de n’importe où, il marquait. La confiance, c’est important et la confiance, on l’a trouvée. La complémentarité sur le terrain et dans le vestiaire est très vite arrivée avec les nouveaux.
Si le Fola passe l’écueil Linfield la semaine prochaine et se retrouve aux portes des poules, faudra-t-il demander à la FLF un aménagement du calendrier national pour optimiser les chances du club d’aller représenter le pays dans la phase de groupes, durant tout l’automne ?
Après le retour, le championnat est déjà samedi. Alors oui, il faudra voir si la fédération a envie d’aider ses clubs, si elle veut vraiment qu’on se montre un peu plus au niveau européen. Si les clubs parviennent à s’arranger entre eux en tout cas.
Entretien avec Julien Mollereau