CONFERENCE LEAGUE (3e TOUR, MATCH ALLER) Le club eschois, tombeur de Soligorsk au tour précédent, se déplace ce soir à Belfast pour y défier Linfield. Ce sera musclé.
Mine de rien, le Fola défie un petit morceau d’anthologie. Linfield est ni plus ni moins que le club le plus titré au monde en championnat avec 55 sacres depuis sa création en 1890 (sans jamais quitter la D1), seize ans avant le plus vieux club luxembourgeois. Et pour la petite histoire, le plus beau parcours jamais réalisé par Linfield, qui l’a conduit en 1966 en quarts de finale de la Coupe des clubs champions, avait débuté sur un succès contre… l’Aris Bonnevoie, balayé 6-1 à Windsor Park.
Mais ce n’est pas le passé, auquel les hommes de Sébastien Grandjean vont se mesurer. Le présent de cette équipe de Belfast, qui représente les protestants de la capitale nord-irlandaise, est en soi bien plus préoccupant. Après avoir fessé les Bosniens du Borac Banja Luka à l’aller (4-0), elle est allée assurer tranquillement dans les Balkans (0-0). Le mal était fait puisque la démonstration de force avait eu lieu une semaine plus tôt, laissant de grosses certitudes à Sébastien Grandjean : «Ils vont essayer de nous bousculer direct. C’est bouillant, ça court un max, ça court, ça court, ça court… Et en même temps, c’est très en place. C’est pour ça qu’on n’est pas dans l’optimisme béat parce qu’on sait que ce sera très très dur. Au niveau du foot, je n’ai absolument aucune crainte mais il faudra faire preuve de beaucoup de caractère.»
Pimentel sera sur pied. Et Cabral?
Il y en a un qui en a à revendre, c’est Diogo Pimentel. Victime d’une béquille, il sera quand même sur le terrain. «Il faudrait lui arracher une jambe pour qu’il ne joue pas, celui-là», se gondole Grandjean, relativement optimiste quant à ses chances de pouvoir aligner Manu Cabral, son gardien de but, touché musculairement et sur lequel le staff médical s’acharne depuis plusieurs jours. Il devrait jouer et éviter d’avoir à s’en remettre aux gants du jeune Evan Da Costa, 18 ans. Dans l’équipe, personne n’en parle pour limiter la pression autour du jeune homme.
La pression, de toute façon, c’est ce que le Fola n’a pas. Ce qui ne l’empêche pas d’avoir de l’appétit après ses excellentes prestations contre le Shakhtyor Soligorsk qui lui ont montré qu’il avait bien réagi tactiquement et mentalement après sa désillusion initiale contre les Lincoln Red Imps. «Quand on ne se prend pas pour d’autres, qu’on se bat en permanence», ça marche, synthétise le technicien belge.
Hier, ce dernier attendait avec impatience des informations par ses réseaux belges, sur les chances de voir revenir Christy Manzinga, l’avant-centre belge de cette équipe impliqué dans deux des quatre réalisations contre les Bosniens, et blessé depuis le retour. Ce qui, vu le gabarit du garçon, pourrait simplifier la vie de la charnière centrale Klein-Delgado, même si cette dernière a été brillante la semaine passée contre Soligorsk. Elle a même été à l’origine du seul but du match retour. On signe où pour un scénario identique? Parce que les statistiques des clubs luxembourgeois en Coupes d’Europe, déjà catastrophiques au Royaume-Uni dans ce siècle, n’ont pas pris une tournure plus positive avec le déplacement du F91 à l’Aviva Stadium de Dublin contre les Bohemians (3-0)…
Julien Mollereau