Si « Team USA » avait voulu envoyer un message, elle n’aurait pas fait autrement: les Américains, triples champions olympiques en titre, et leurs stars de NBA ont écarté sans ménagement l’Espagne (95-81) pour se qualifier pour les demi-finales des Jeux de Tokyo mardi.
Comme en finale à Pékin en 2008, puis à Londres en 2012, la Roja a subi la loi des États-Unis. Et alors que ces derniers n’avaient pas montré un visage conquérant en phase de groupes, notamment marquée par une défaite inaugurale face à la France (83-76), laissant présager la possibilité d’un revers aussi prématuré que cuisant dans ce choc, il n’en a rien été.
En s’imposant avec la manière face aux champions du monde en titre espagnols, que beaucoup voyaient armés pour prendre une belle revanche et frapper un grand coup à Tokyo, les Américains ont rappelé à la concurrence prête à les défier qu’ils demeuraient les favoris de ce tournoi. Dans le dernier carré, jeudi, ils retrouveront soit l’Australie, soit l’Argentine opposées en soirée dans la Super Arena, où une ovation leur a été réservée par pas mal de membres de délégations de tous pays, venus garnir les tribunes.
Rubio vainement magnifique
Justement pointée du doigt, en première semaine, pour sa propension à privilégier les « match-ups » (un contre un), sans vraiment réciter un basket collectif, faute d’avoir pu mettre des automatismes en place, « Team USA » a montré du mieux de ce côté-là. C’était, avec leur savoir-faire défensif à peaufiner, une des conditions sine qua non pour vaincre l’Espagne, mieux armée dans le secteur intérieur.
Le grand artisan de leur victoire s’est nommé, sans surprise, Kevin Durant, auteur de 29 points (4 passes, 2 interceptions) qui a livré un superbe duel de scoreurs à distance avec Ricky Rubio, formidable machine à marquer (38 pts, à 13/20) qui a longtemps tenu à flot l’Espagne.
Cette dernière a d’ailleurs très bien joué en première période, récitant son basket et dominant les débats à l’intérieur, au point de compter 10 longueurs (39-29) d’avance, grâce notamment à Willy Hernangomez auteur de 6 points (10 au total) et 3 contres en une poignée de minutes.
Après avoir pris cette petite grêle, « Team USA » a néanmoins su recoller au score pour finir à égalité (43-43) à la pause, avant de sonner une terrible charge, dans le sillage de Durant auteur de trois shoots derrière l’arc, qui s’est traduite par un 36-10 infligé en un peu plus de dix minutes entre le 2e et le 3e quart-temps, son avance culminant à 16 longueurs (65-49).
« Nous avons trouvé notre identité »
La suite fut une parfaite maîtrise des évènements et des velléités de remontée adverse, Jayson Tatum se chargeant de prendre le relais en quatrième quart-temps en y inscrivant 10 de ses 13 points.
En s’imposant de la sorte, les Américains se sont évidemment évités une énorme désillusion et ont surtout engrangé un surcroit de confiance qui vient chasser les nuages de doutes amoncelés au-dessus d’eux, alors qu’ils étaient arrivés à Tokyo dans un état de forme loin d’être optimal, le groupe ayant eu une préparation empoisonnée par le Covid (Bradley Beal, testé positif, forfait), sans compter l’arrivée tardive de Khris Middleton, Jrue Holiday et Devin Booker après la finale de NBA.
« Nous avons un objectif commun, à savoir gagner une médaille d’or et nous faisons tout pour la gagner. Nous devons continuer à être nous-mêmes, nous avons trouvé notre identité et nous comprenons comment nous devons jouer, et c’était le moment idéal, alors j’espère que nous pourrons continuer sur cette lancée », a commenté Durant sur NBC.
Pour l’Espagne, championne du monde en titre, la déception de ne plus être en position de rapporter une médaille est forcément grande. Elle paye chèrement son faux-pas en phase de groupe contre la Slovénie, qui l’a envoyée tout droit vers l’ogre USA.
Cette sortie prématurée sonne par ailleurs la fin de la carrière internationale de l’immense Pau Gasol, qui rêvait à 41 ans de parer d’or sa cinquième olympiade.
LQ/AFP