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[Football] Mustafic volontaire avant Linfield : «Ce serait bien de le passer, ce tour»


Mustafic (n° 98) au pressing. Mais c’est dans les projections qu’il a été le plus intéressant. (Photo : mélanie maps)

Au moment d’aller défier les Nord-Irlandais de Linfield, rencontre avec l’homme qui doit remplacer Dejvid Sinani poste pour poste, Mirza Mustafic, déjà au niveau.

Ancien enfant star annoncé comme la nouvelle coqueluche du pays, copie-conforme de ce qu’était Miralem Pjanic au même âge, Mirza Mustafic est revenu au pays après avoir échoué à se faire une place au FC Metz puis à Mönchengladbach, après avoir annoncé aussi il y a longtemps préférer jouer pour la Bosnie puis avoir fait marche arrière récemment. En perdition comme tout le monde face aux Lincoln Red Imps, il a fait fureur dans le nouveau dispositif en bloc bas du Fola, contre le Shakhtyor Soligorsk. Buteur à l’aller, excellent au retour, il commence lentement le travail visant à faire oublier les fulgurances de Danel Sinani au poste. À Linfield demain, sa capacité à tenir le ballon pourrait jouer un grand rôle…

Il y a un peu plus d’une dizaine d’années, un sujet était paru sur vous dans Le Quotidien alors que le FC Metz estimait tenir avec vous le nouveau Miralem Pjanic. Dans le salon de vos parents trônait alors justement une photo de vous avec le joueur du Barça. Vous l’avez toujours?

Mirza Mustafic : (il rit) Je ne sais pas trop de quelle photo il s’agit. Mais si elle était dans le salon de mes parents, ils ont dû la garder, ils gardent tout ce qui me concerne!

Ce retour au pays ne devait pas être prévu dans votre plan de carrière. Comment souhaitez-vous l’utiliser, alors que vos dirigeants s’accordent sur le fait qu’il sera difficile de vous conserver?

Eh bien déjà, on va voir ce qu’on peut faire en Coupe d’Europe. Parce que je ne vais pas dire qu’on va se qualifier contre Linfield mais ce serait bien de le passer, ce tour-là. Mais à mon niveau personnel, j’aimerais beaucoup marquer et beaucoup faire de passes décisives. Je pense que je peux me rapprocher des statistiques de Dejvid Sinani la saison passée. Oui, je peux le faire. En tout cas, je suis venu pour me montrer au moins une saison.

Cela a pourtant commencé douloureusement, à court de rythme, contre les Lincoln Red Imps, avec une sortie à la pause du match aller, qui a longtemps été catastrophique.

Ah c’est sûr que mentalement, les derniers matches contre Soligorsk ont fait énormément de bien parce qu’après Gibraltar, on ne savait pas vraiment où on était. Après un match amical contre Sarrebruck lors duquel tout avait bien fonctionné, on avait pris les Lincoln Red Imps de haut. On pensait qu’on se qualifierait facilement, mais l’Europe, ce n’est pas ça. Cette confrontation nous a ouvert les yeux. Personnellement, je me doutais que ce serait difficile. Je sors d’une saison à Elversberg lors de laquelle j’ai eu une longue blessure à l’épaule. Et quand je suis revenu, l’équipe était installée. Avant la Ligue des champions, je n’avais eu qu’un bout de match lors de l’amical contre Sarrebruck. Je n’avais pas une heure dans les jambes. Je savais que ce serait dur. Heureusement, le coach parle beaucoup, explique ce qui va, ce qui ne va pas. Et moi, c’était évident, je manquais de rythme.

Sinani, je le connais un peu, mais pas tant que ça

Au vu de vos performances contre Soligorsk, on a l’impression que tout est revenu assez vite. Pourtant, ce manque de rythme et d’automatismes se double de la nécessité de se glisser dans les pantoufles de l’un des meilleurs joueurs de la saison passée, Dejvid Sinani…

Je ne me suis pas du tout posé la question. Je le connais un peu, mais pas tant que ça. On m’a dit qu’il avait réalisé une belle saison, mais ça ne m’intéresse pas plus que ça. Ce qui m’intéresse, c’est le rythme de jeu du Fola, le fait qu’il utilise le contre-pressing comme j’ai pu l’apprendre en Allemagne, le fait qu’il utilise des transitions rapides. Ça, ça me plaît et c’est bien de savoir où on va en football, quand le chemin est clair. C’était important dans mon choix.

Comment vous voyez-vous? On a l’impression que vous portez plus le ballon que Sinani, que vous préférez perforer balle au pied quand il choisissait plus souvent la passe.

Ah quand je reçois le ballon, oui, je vais tout de suite vers l’avant. C’était aussi l’idée, en Europe, profiter des espaces pour mettre le bloc adverse en danger. J’avais de la place, c’était parfait comme plan. Et puis c’est mon jeu : transitions rapides défense-attaque pour tout de suite faire mal. Mais bon, vous savez, j’ai aussi une belle vision de jeu hein! Moi aussi je sais faire des passes à quarante mètres!

Et une bonne frappe de balle, qui fait que vous n’hésitez jamais à prendre votre chance, visiblement…

Ah oui, j’aime bien tirer. Pourquoi ne pas frapper quand c’est possible plutôt que de tenter une passe latérale? Ah ça non, à 20-25 mètres, seul, moi je n’hésite pas, je tire. Ça va mettre la pression aux adversaires de le savoir (il rit). C’est comme ça que je marque d’ailleurs à l’aller contre Soligorsk : feinte de tête pour  que les adversaires ne viennent pas à moi et me laissent un peu d’espace.

Le match à Linfield, demain, vous le voyez comment. Cela risque d’être excessivement physique et donc un peu « violent » pour les techniciens, non?

Oh mais je suis habitué à ça, aux matches physiques, en Allemagne. Moi aussi je rentre dedans et je dois même dire que j’aime assez ça. Les coups, ce n’est pas grave, mais oui, contre Linfield, il risque d’y avoir beaucoup de fautes, ce sera haché. Ils vont essayer de nous stopper le plus haut possible sur le terrain.

Où en êtes-vous de votre démarche de retour vers la sélection nationale?

Mais ça reste un objectif! Je veux juste faire de belles prestations pour que Luc Holtz m’appelle. Je ne l’ai pas encore eu au téléphone. La saison passée, j’avais été appelé en U21 juste avant de me blesser. C’était trop court. On verra cette saison.

Julien Mollereau