Après un bon Tour de l’Utah, Frank Schleck devrait trouver les moyens de s’exprimer sur les routes très montagneuses du Tour d’Espagne. Le Mondorfois sera le leader protégé pour le classement général. L’équipe américaine visera également des étapes.
Les choses sont claires chez Trek. Avant de réunir ses troupes pour le départ de la Vuelta, Luca Guercilena, manager de l’équipe américaine, a défini la mission des uns et des autres. Des neuf coureurs présents, samedi, à Marbella pour la première étape, un chrono d’un peu plus de sept kilomètres, un seul disposera du statut de leader pour le classement général.
Sans grande surprise, ce rôle reviendra à Frank Schleck, lequel, avant d’embarquer aujourd’hui pour rejoindre l’Espagne, profitait, hier, de son dernier temps libre pour vaquer à ses occupations familiales. Un grand bol d’air avant un rendez-vous alléchant. Car, si le Tour d’Espagne comporte deux chronos, ce qui, ce n’est pas un secret, n’est pas la spécialité de Frank Schleck, il offre pas moins de dix arrivées au sommet (dont huit cols de plus de trois kilomètres).
Le Mondorfois a d’autant plus l’intention de bien faire qu’il a été privé de Tour de France pour un problème de genou survenu en pleine période de préparation, sur le Tour de Suisse. Après une reprise très rassurante sur le Tour de l’Utah, le temps est venu, pour lui, de remettre les choses à l’endroit. De démontrer qu’il continue de posséder, à 35 ans, la capacité de réaliser un top 10, car dans le contexte des grands tours, il s’agit là de l’objectif des plus grandes équipes.
Cancellara en préparation
Cinq ans que le Mondorfois n’est pas venu sur la Vuelta, comme le temps passe… Il s’y était classé cinquième en 2010, alors que de son côté, Andy, son frère cadet, s’en était fait éjecter manu militari par Bjarne Riis, alors patron de l’équipe Saxo. Une (mini) affaire classée.
Si Frank Schleck disposera de toutes les attentions dues à son rang de leader, l’équipe Trek sait par avance qu’il ne sera pas facile de lutter pour un podium sur lequel lorgnent, par avance, Chris Froome, Nairo Quintana ou encore Vincenzo Nibali, ces deux derniers ayant la nette intention d’obtenir une revanche, dans la foulée, du Tour qui aura permis au Britannique de remporter pour la deuxième fois la Grande Boucle.
« Je crois que nous aurons une équipe forte et équilibrée , a expliqué Luca Guercilena. Nous avons nos yeux fixés sur le classement général avec Frank (Schleck) et nous aimerions remporter au moins une victoire d’étape. Frank est notre leader. Tout le monde sait quelle expérience il a. Il a eu quelques revers cette saison et manqué sur le Tour (de France), mais il est prêt pour cette Vuelta et plus important encore, il est très frais. Il a couru l’Utah et seulement manqué de peu le podium à cause des bonifications. »
Frank Schleck va bénéficier de l’apport, à ses côtés, de deux bons grimpeurs, Haimar Zubledia et Riccardo Zoidl. « Ils vont rouler pour Frank. Haimar possède une expérience énorme. Il souffrait d’un virus à l’estomac, après le Tour, mais il est prêt à courir. Et Riccardo a prouvé au cours des dernières saisons avec nous qu’il est un coureur qui peut être compétitif de nombreuses façons. »
Autre axe d’intérêt pour l’équipe Trek, les arrivées groupées, puisque Danny van Poppel (que la rumeur envoie chez LottoNL-Jumbo pour 2016) et le Belge Jasper Stuyven sont au départ. « Avec Danny et Jasper, nous avons deux hommes très rapides. Danny a montré une certaine progression sérieuse au cours des derniers mois et Jasper a multiplié les places d’honneur, l’an passé, sur la Vuelta. »
Enfin, Trek revoit, avec un plaisir non dissimulé, un certain Fabian Cancellara, de retour à la compétition après sa chute impressionnante sur la route de Huy, dans le dernier Tour. Le Suisse a soigné ses fractures et ses plaies. Cette Vuelta est, sans doute, pour lui, le meilleur moyen de préparer son défi de la fin de saison, les Mondiaux de Richmond où il partira une nouvelle fois à la conquête du maillot arc-en-ciel…
Denis Bastien