Jeff Henckels sait pourquoi il s’est troué dans les qualifications. Place maintenant aux 32es de finale. Avec une montagne devant lui!
Il était le premier Luxembourgeois à entrer en lice. Et le moins que l’on puisse dire, c’est que ça ne s’était pas franchement bien passé. Seulement 55e (sur 64) avec 646, le meilleur archer luxembourgeois de l’histoire était à des années-lumière de ce qu’il avait montré quelques semaines plus tôt, quand il avait signé un nouveau record national avec 682, du côté de Paris.
Le triple participant aux JO avait-il perdu toute sa précision en l’espace de si peu de temps? Même s’il était très affecté après sa contre-performance, il a cherché des explications.
Et il en a peut-être trouvé une : «Sur le moment, je n’avais jamais l’impression d’avoir super mal tiré. Bien sûr, sur une compète, il y a toujours quelques mauvaises flèches, ça arrive. Mais là, ça ne voulait pas rentrer. J’ai galéré avec le vent, gauche, droite, ça changeait tout le temps d’une flèche à l’autre. J’étais déçu de ma performance. Mais après la compétition, au moment d’analyser ce qui s’est passé, on a constaté que hormis Ellison (NDLR : l’Américain, n° 1 mondial), tous ceux qui ont fait de bons résultats étaient situés sur les côtés du terrain.»
Pas gâté par sa place sur le terrain
Et, bien sûr, ce n’était pas le cas de Jeff Henckels : «Effectivement, Jean-Charles Valladont, qui n’est pas un mauvais tireur et qui était à côté de moi, a fait moins bien que moi (NDLR : 57e avec 640) et Thomas Chirault (NDLR : 51e avec 648) n’était pas beaucoup mieux. Même chose pour un Allemand, qui tire habituellement super bien et qui n’était pas loin de moi. En fait, tous les mauvais scores venaient vraiment du milieu du terrain.»
Confirmation auprès d’un de ses potes chiliens : «J’ai dû avoir peut-être une dizaine de flèches (NDLR : sur 72) qui ont fait dix. Tout le reste, c’était entre 6 et 8 à gauche et à droite. J’ai demandé à un ami chilien, qui lui était sur le côté et il m’a dit que hormis un 8 de temps en temps, il avait toujours réussi à faire des 9 ou des 10. Ça donnait une explication.»
Après l’explication, retour à la compétition. Il n’y a pas d’éliminé à l’issue des qualifications. Mais moins le résultat est bon, plus l’adversaire en 32es de finale est costaud. En étant parmi les derniers au classement, l’archer grand-ducal savait qu’il allait hériter d’un gros morceau.
Et malheureusement, c’est ce qui s’est passé. Face à lui, vers midi, heure de Tokyo, ce n’est autre que le prodige turc Mete Gazoz, dixième des qualifs. À 22 ans, il est quatrième mondial après avoir été deuxième du ranking : «Ma première réaction quand j’ai vu que je tombais face à lui? Merde! J’aurais pris le neuvième sans problème. Ou un Néerlandais. Mais bon, c’est comme cela», philosophe Jeff Henckels.
«De toute façon, je n’ai rien à perdre»
Si, sur le papier, le vétéran luxembourgeois ne partira pas favori face à l’une des étoiles montantes de la discipline, il est pourtant sorti vainqueur de leur seul affrontement, en avril au Grand Prix d’Antalya, où Henckels avait dominé son adversaire 6-2 : «Je vais essayer de tirer comme je l’ai fait toute l’année. Si ça passe, tant mieux, sinon tant pis. Je vais tout faire pour éviter qu’il ne prenne sa revanche. De toute façon, je n’ai rien à perdre. Si je gagne, c’est fantastique et sinon, je perds contre le quatrième mondial. Ça ne changera pas ma vie.»
Mais tout est possible. Comme l’a prouvé l’Allemand Florian Unruh, celui-là même qui s’était qualifié pour les Jeux face à Jeff Henckels, à Antalya et qui a dominé au premier tour le Coréen Je Deok Kim, en tête à l’issue des qualifications, avant de se hisser jusqu’au troisième tour, qu’il disputera samedi : «Je suis allé le voir après le match en lui demandant s’il avait un conseil à me donner. Il m’a répondu qu’il aimerait bien me dire quelque chose, mais que le vent changeait à chaque flèche.»
On l’aura compris, Jeff Henckels devra se battre contre le vent, le Turc… et lui-même. Mais c’est à ce prix qu’il pourra réussir son meilleur résultat aux Jeux. En effet, jusqu’à présent, il s’est toujours fait sortir dès le premier tour éliminatoire. Parviendra-t-il à vaincre le signe indien? Réponse aujourd’hui.
Romain Haas
Alles …an ewei emmer…Steiergelder verjubelt..vir dass verschidener hierem Hobby können nogoen…meng Hobby’en bezillt keen….