[J-11 avant la reprise] En reconstruction depuis son arrivée en mars, l’Union Titus Pétange de Nicolas Grezault se prépare avec un effectif rajeuni à une saison de transition.
Où en êtes-vous de votre entreprise de reconstruction de l’Union Titus Pétange ?
Nous sommes en transition, avec un nouveau concept, une nouvelle philosophie et une nouvelle culture de jeu, en gardant ce qui a bien fonctionné ces dernières années et en analysant ce qui n’a pas été ces 18 derniers mois, en mélangeant des joueurs expérimentés et compétents et des jeunes à fort potentiel, à développer, en post-formation. Il faut recréer un certain esprit de groupe, qui est plutôt très bon maintenant, ce qui n’était pas le cas depuis un an et demi. Ce sont ces changements au niveau structurel, organisationnel, qui permettront de développer individuellement nos joueurs. Et évidemment, si chacun progresse, le collectif progressera.
N’est-ce pas frustrant de presque repartir de zéro alors que l’équipe disputait encore l’Europe l’été dernier ?
Non. Premièrement, on ne part jamais de zéro : il y a toujours derrière chaque club une entité, un ADN, des gens qui étaient là avant qu’on soit là. Et l’histoire se poursuivra après nous. On est dans la continuité du travail effectué avant la fusion et après la fusion. Il y a des gens autour du club qui donnent énormément d’âme et de temps pour faire vivre leur club de cœur, ancré dans une région à l’identité forte qui produit pas mal de joueurs partis à l’étranger ou passés par des centres de formation. Il n’y a pas de frustration : on met en place un nouveau plan de travail, en mélangeant ce qui a créé l’ADN du club à d’autres choses dont il avait besoin pour être serein, stable ces prochaines années. Le club a bien grandi pendant quelques années, ils ont tiré le maximum du groupe par rapport aux choix qui ont été faits, mais Pétange était en fin de cycle. Après sept ans, on repart sur un nouveau cycle, reposant sur des bases et les valeurs d’union que le club – né de la fusion de plusieurs quartiers à l’histoire différente –, a toujours eues, mais consistant à intégrer très fortement l’école de foot. C’est la condition pour que tout club soit solide, et ce sera l’un des piliers futurs du club : on veut former sur le long terme. On a énormément de travail dans ce secteur-là.
Notre objectif, c’est d’avoir la capacité de garder les résultats en faisant de la post-formation et en assurant un équilibre avec nos joueurs expérimentés
De plus en plus de clubs locaux misent sur les jeunes. En quoi votre recrutement, basé sur les joueurs à potentiel, diffère-t-il ?
Miser sur les jeunes n’est pas un concept : ça ne veut rien dire. Qu’est-ce qu’un joueur avec un fort potentiel, déjà ? Chaque club va le voir différemment. Ce qui compte, c’est comment un joueur, qu’il soit expérimenté ou en devenir, correspond aux principes et à la philosophie de jeu. Au Luxembourg, les joueurs sont pour la plupart formés à la fédération, même s’ils ont une licence dans les clubs. Notre objectif, c’est d’avoir la capacité de garder les résultats en faisant de la post-formation et en assurant un équilibre avec nos joueurs expérimentés. Je connais très bien le marché des jeunes Luxembourgeois, des U12 à ceux qui sont en train de percer en passant par la post-formation, et c’est cet équilibre qui permettra à notre club de lutter durablement contre les clubs avec plus de moyens.
Votre effectif comprend de nombreux jeunes Luxembourgeois. Est-ce un choix assumé de votre part ou contraint ?
Pour avoir été formateur à la fédération pendant plus de 14 ans, je connais la valeur des jeunes Luxembourgeois et le niveau des joueurs qu’on a formés. Mais il faut aussi veiller à attirer des joueurs étrangers qui nous apportent leur expérience et des compétences différentes, tout en s’adaptant aux principes de jeu. En termes de recrutement, nous sommes d’ailleurs très satisfaits de ce que nous avons reconstruit. Cela va dans la direction de ce qu’on aimerait voir, après c’est le terrain qui parlera. En plus des renforts, il y a aussi beaucoup de joueurs relancés en fin de saison dernière, d’autres qui n’ont pas joué à cause de blessures comme Artur (Abreu), Mike (Schneider), Mounir (Hamzaoui), Kevin (Kerger) ou Patrick (Stumpf) : tous sont pour nous comme de nouvelles recrues.
Où vous situez-vous par rapport aux équipes de la première partie de tableau ?
C’est notre manière de jouer, la capacité des joueurs à comprendre nos principes et à les appliquer pendant les matches qui détermineront où on se situe sur l’échiquier du foot luxembourgeois dès cette saison et dans les prochaines années. On est en train de travailler durement, et on pourra faire un point après la première partie de saison. Là, on verra où on se situe. Mais on ne se préoccupe que de nous-mêmes.
Entretien avec Simon Butel