Nadia Mossong revient sur cette belle semaine à Chypre, après la victoire du Luxembourg aux championnats d’Europe des petites nations.
Quatre matches, quatre victoire et un titre. Si vous aviez dû écrire l’histoire, elle aurait été racontée comme cela ?
En fait, je l’aurais presque écrite comme cela. J’aurais simplement aimé dominer un peu plus pendant la finale. Mais c’est vrai que, d’une manière générale, tout s’est très bien passé. On a vécu une semaine formidable avec l’équipe dans notre bulle. Tout le monde s’entendait très, très bien.
Vous avez eu le temps de bien vous préparer pour ces retrouvailles avec l’équipe nationale après deux ans ?
Oui. On a commencé la préparation dès fin juin. C’était très peu de temps après la fin de la saison, on a eu deux semaines de repos après les finales et c’était parti. On s’est entraînées presque chaque soir, puisqu’il y a des filles qui travaillent. Et après, on a terminé par un petit stage à Wiltz pendant trois jours où on s’est entraînés deux fois par jour. Ensuite, trois matches de préparation et nous voilà parties à Chypre.
Pas de souci pour arriver sur place ?
Non. Mais pour aller dans une ville où est organisée une compétition FIBA, c’est un peu de travail. Il faut faire des tests PCR, sérologiques, etc.
Vous aviez le droit de sortir en ville ?
Non. Mais on avait la chance d’être dans un hôtel qui dispose à proximité d’une piste de course. Donc on pouvait sortir et se promener un peu en dehors de l’hôtel.
Sur le papier, il ne manquait pas grand monde à cette sélection ?
Effectivement, juste Tessy Hetting, pour raisons de santé et Mandy Geniets, qui bossait pour ses examens à l’université.
Et il y avait deux petites nouvelles, à savoir Esmeralda Skrijelj et Cathy Mreches. Pourquoi a-t-il fallu attendre aussi longtemps pour les voir sous le maillot de la sélection ?
Esmeralda, c’était pour des raisons administratives comme elle avait déjà joué avec les U18 de Bosnie il fallait effectuer un transfert, ce qui a été fait. Quant à Cathy, elle avait toujours des empêchements avec ses examens.
Mais sinon, l’intégration a été réussie ?
Très bien. Déjà bien avant qu’on parte à Chypre, mais depuis on est vraiment comme une équipe. C’est difficile à expliquer.
Et sur le parquet, ça s’est tout de suite vu. Est-ce que tout autre résultat qu’une médaille d’or aurait été une déception ?
Pas forcément. On ne savait pas exactement à quoi s’attendre. Par exemple, le Kosovo n’avait jamais participé à ce genre de tournoi et jouait avec une Américaine. Dans les pays du coin, tout le monde sait jouer au basket. Mais évidemment qu’on y allait pour la médaille d’or.
Et vous avez tout de suite senti que c’était bien parti ?
Dès le premier match on a effectivement joué un très beau basket. C’était très collectif, chacun a apporté des points, quelque chose. À mon avis, on voyait déjà qu’il y avait quelque chose de spécial dans cette équipe.
On était convaincues d’être l’équipe la plus forte mais une finale, ça doit toujours se jouer
Après deux victoires faciles contre le Kosovo et Chypre, vous avez un jour de repos le vendredi avant la demi-finale. Qu’avez-vous fait ?
Pas grand-chose. Des jeux de carte, des trucs avec l’équipe. Et après, on s’est préparées pour la rencontre.
Une demi-finale gagnée facilement face à Malte. Ce n’était pas un souci de l’emporter aussi facilement avant la finale ?
C’était peut-être un match facile en termes de score. Mais sur le parquet, on n’a vraiment pas bien joué. Personnellement, je pensais que c’était bien d’avoir un match où on ne produit pas notre meilleur basket. Ça montre qu’il faut quand même travailler pour aller chercher la victoire.
Et c’est ce que vous avez fait en finale face à l’Irlande ?
On était convaincues d’être l’équipe la plus forte mais une finale, ça doit toujours se jouer. Elles ont très bien joué en première mi-temps puisqu’on rejoint les vestiaires à égalité. Mais on a fait la différence dans le troisième quart où on a joué plus sereinement. De mon côté, vu que l’équipe devait jouer sans Tessy, j’étais obligée d’aider l’équipe à l’intérieur, ce qui n’est pas mon poste habituel.
Prêtiez-vous attention aux statistiques individuelles ?
Honnêtement, on s’en fiche un peu. Ce tournoi, c’est quatre matches en une semaine. On sait très bien que personne ne va jouer 30-35 minutes à chaque rencontre. On essaie aussi de gérer la fatigue. Et même si quelqu’un a un match au top, elle va seulement jouer entre 20 et 25 minutes.
Et alors, qu’est-ce que cela fait de retrouver l’équipe nationale et de repartir avec un trophée ?
On n’avait plus joué ensemble depuis les JPEE au Monténégro (NDLR : où elles avaient remporté le bronze). Et ça fait du bien ! Pour moi, l’équipe nationale, ça a toujours été « mon« équipe. Quand je revenais, je retrouvais toujours les mêmes filles, et jouer avec elle est un immense plaisir. On avait terminé deuxième lors de notre première participation à cette compétition derrière le Danemark. Là, on repart avec la médaille d’or. Tout le monde est content !
Qu’est-ce que Mariusz Dziurdzia (NDLR : l’entraîneur national) vous a dit après la finale ?
Il était très satisfait. Il nous a dit que cela faisait des années qu’on travaillait pour remporter un titre comme cela. Et finalement, le travail a payé.
Maintenant, un peu de repos ?
Oui ! Je rentre, je fais un peu le ménage, je défais les valises et je les refais tout de suite. Jeudi, je pars en Italie. Avec le Covid, je n’ai pas eu l’occasion d’aller saluer tout le monde.
Entretien avec Romain Haas
Leur parcours
Groupe B
Luxembourg – Kosovo 94-65
Luxembourg – Chypre 90-60
Demi-finale
Luxembourg – Malte 89-46
Finale
Luxembourg – Irlande 59-69