En défilant parmi les dernières nations, la délégation luxembourgeoise a réellement lancé ses Jeux !
Il a fallu patienter plusieurs heures pour voir apparaître Christine Majerus et Raphaël Stacchiotti brandissant fièrement le drapeau luxembourgeois, vendredi à Tokyo. La cérémonie d’ouverture des JO de Tokyo avait en effet débuté depuis plus de deux heures trente quand la délégation grand-ducale a fait son entrée sur le stade olympique de Tokyo. Juste après la Roumanie, juste avant le Rwanda… puis quelques instants plus tard, la France, les États-Unis et le Japon !
En effet, avec l’alphabet nippon, le Luxembourg figurait au 201e rang des 206 nations engagées. Et comme tout était très bien organisé, la délégation grand-ducale n’a pas eu à patienter trop longtemps, comme le souhaitaient les chefs de mission : «On est arrivés très tard au stade. Je crois que la centième nation était déjà en train de défiler», explique Thomas Andreos, l’entraîneur national de triathlon. «Tous les chefs de mission ont fait en sorte de gagner quelques minutes par-ci par-là pour qu’on n’ait pas à attendre pendant trois heures. C’était plus confortable pour tout le monde. Au final, on a peut-être dû patienter une heure dansa les sous-sols du stade.»
Pour le technicien français, l’émotion était forte : «Franchement, c’est super émouvant. C’est quand même un sacré truc de défiler dans une cérémonie d’ouverture des Jeux olympiques. Mine de rien, d’habitude tu ne vois cela qu’à la télé. Et se retrouver au milieu de tout ça, avoir la chance de saisir une telle opportunité, c’est quand même quelque chose d’extraordinaire.»
Et d’ajouter : «Jusqu’à présent, on ne se rendait pas trop compte. Il y avait un gros village, un gros centre avec plein de monde. Mais maintenant que tu as vécu ça tu peux te dire que tu as passé un cap. C’est fois, les Jeux sont partis !»
Pas loin d’un tirage au sort
À y regarder de plus près, la délégation n’était pas au complet. Comme l’avait expliqué Heinz Thews, le chef de mission, si tous les athlètes étaient autorisés à défiler, il fallait en revanche se limiter à six officiels. Comment ont-ils été désignés ? Thomas Andreos lève le voile sur ce mystère : «Au départ, on était tous plus ou moins d’accord pour effectuer un tirage au sort, comme plus de six souhaitaient y assister. Mais on s’est retrouvé face à un problème : en effet, le sort pouvait très bien désigner que des membres du staff médical et aucun coach. Donc c’est le comité olympique qui a tranché et décidé d’envoyer un membre du comité, Heinz forcément, un du staff médical, en l’occurrence Anouk Urhausen et 4 coaches.» En fait, ils étaient 5 coaches mais Tommy Danielsson, qui a mal au genou et a déjà connu nombre de cérémonies d’ouverture, a préféré laisser sa place. C’est ainsi qu’on a donc vu défiler Christophe Audot (natation), Christian Swietlik (cyclisme), Luc Schuler (tir à l’arc) et donc, Thomas Andreos.
Au niveau des athlètes, tous n’étaient pas non plus présents. Kevin Geniets et Michel Ries, qui entraient en action tôt ce samedi matin, étaient sagement restés à leur hôtel au pied du mont Fuji, Nicolas Wagner est resté au village olympique tout comme Ni Xia Lian, qui ne voulait pas user inutilement de l’énergie à 48 heures de son entrée en lice.
En revanche, Sarah De Nutte, qui jouera ce samedi soir, ne voulait pas rater l’occasion. Julie Meynen était également de la partie, tout comme Stefan Zachäus et Jeff Henckels, qui a d’ores et déjà débuté sa compétition (voir ci-dessous).
Mais si la cérémonie s’est éternisée, la plupart des athlètes ne sont pas restés jusqu’au bout : «Ils sont tous rentrés une fois le tour de stade effectué», confirme Thomas Andreos. Qui lui est resté jusqu’à l’embrasement de la vasque olympique : «L’image de la flamme à la fin, c’est un sacré moment !»
Romain Haas
Démarrage compliqué pour Henckels
Alors qu’il nous avait habitués lors de ses dernières sorties à des performances magnifiques, il faut bien reconnaître que vendredi n’était pas le meilleur jour pour Jeff Henckels.
Pour ses troisièmes Jeux, après Athènes-2004 et Londres-2012, l’archer luxembourgeois a démarré en douceur à l’occasion des qualifications. Après un bon départ, il a connu des difficultés pour terminer sa séance. Et le détenteur du record national (682) doit se contenter d’un modeste – pour lui – 646, synonyme de 55e rang sur les 64 participants. Il pourra se consoler en constatant qu’un autre très grand archer, le Français Jean-Charles Valladont, a fait encore moins bien (57e avec 640) dans une épreuve où on retrouve d’ores et déjà les meilleurs mondiaux puisque la qualif a été dominée par le Coréen Je Deok Kim (688) devant l’Américain Bradly Ellison (682) et deux autres Coréens.
Avec un tel résultat, la suite sera forcément ardue. S’il veut faire mieux que lors de ses deux premières apparitions sous les anneaux olympiques où il s’était incliné dès le premier tour, il devra sortir le grand jeu. Face à lui, il va en effet retrouver la petite merveille turque Mete Gazoz, 22 ans et quatrième mondial, qui a quant à lui réalisé 669, soit la 10e place. La tâche s’annonce compliquée mais pas impossible. En effet, Jeff Henckels était sorti vainqueur de leur dernier affrontement, au GP d’Antalya, où il s’était imposé 6-2. Alors, pourquoi pas. Rendez-vous jeudi ! Chez les dames, la Sud-Coréenne An San a battu le record olympique avec 680 points. Le précédent record avait été établi en 1996, lors des Jeux d’Atlanta, avec 673 pts, par l’Ukrainienne Lina Herasymenko.
R.H