Si aucune offre satisfaisante ne leur est encore parvenue, quatre joueurs restent susceptibles de quitter le Progrès pour l’étranger d’ici fin août.
Bâtir l’effectif le plus équilibré, cohérent et solide possible, tout en gardant en tête qu’à tout moment, un cadre peut s’en aller. C’est l’équation à laquelle est confronté depuis le début de l’été le Progrès dont quatre leaders, moraux, techniques ou les deux, nourrissent – légitimement– des envies d’étranger. Ce à quoi leurs dirigeants sont tout sauf opposés, bien au contraire : dans l’esprit du directeur sportif Thomas Gilgemann, Niederkorn est et doit être un tremplin vers le monde pro, quand bien même ce statut exige souplesse et réactivité sur le marché.
Des quatre candidats au départ, l’un n’est d’ailleurs pas encore officiellement arrivé au Progrès, ou plutôt revenu. Intégré au groupe d’entraînement de Stéphane Léoni depuis fin janvier et la rupture du contrat le liant au Wisla Cracovie (Pologne) onze jours seulement après sa signature en provenance de Gil Vicente (Portugal), Tim Hall dispose de longue date d’un accord et même d’un contrat avec le Progrès pour la saison 2021/2022, qu’il peut toutefois – signe du fair-play niederkornois sur ces dossiers – révoquer à tout moment en cas de sollicitation à l’étranger.
D’où le fait que le Progrès n’ait pas encore formulé de demande d’affiliation à son sujet auprès de la Fédération luxembourgeoise de football (FLF). Des sollicitations, celui qui avait quitté Niederkorn pour l’Ukraine et le Karpaty Lviv à l’été 2019 en a eu. L’international luxembourgeois (4 sélections depuis mars 2017) a même récemment reçu une offre de l’Union Saint-Gilloise, où évolue Anthony Moris, promue cette saison en Jupiler Pro League, l’élite du football belge. Mais le défenseur central de 24 ans n’y a pas donné suite.
Pas de renfort en défense ?
«Les joueurs réfléchissent à deux fois avant de partir, observe Thomas Gilgemann. Il faut qu’ils aient quelque chose de plus que concret pour quitter le Progrès.» Ce n’était, en fin de semaine dernière, toujours pas le cas pour le gaucher, qui «se donne encore quelques jours» avant d’acter définitivement sa présence chez les Guêpes cette saison. Dans le cas où il s’en irait, Hall ne serait sans doute pas remplacé numériquement, le Progrès étant déjà bien pourvu en défense et devant celle-ci.
Une logique qui prévaut également pour le défenseur central – ou milieu défensif – international Aldin Skenderovic (24 ans, 23 sélections), suivi en Europe de l’Est, et le milieu défensif Irvin Latic (19 ans), récemment appelé avec les U21. «On a huit défenseurs de métier et du monde au milieu. Même sans recruter, on a de quoi pallier un départ ou un autre», résume le directeur sportif niederkornois. Si, en revanche, les trois s’en vont… Mais un tel scénario n’est pas encore d’actualité : pour l’heure, Hall, Skenderovic et Latic «ont tous des contacts mais pas d’offre concrète». Il en va de même pour Issa Bah (19 ans), testé début mai au Roda Kerkrade, pensionnaire de D2 néerlandaise.
À ceci près que, compte tenu de son profil rare de faiseur de différences, l’ailier d’origine sénégalaise est «peut-être celui qu’on remplacerait en priorité», indique Thomas Gilgemann, conscient qu’une offensive venue de Belgique, d’Allemagne, des Pays-Bas, d’Ukraine ou de Hongrie, les marchés naturels du Progrès, est vite arrivée, et que tout peut se décanter «sur la deuxième partie du mois de juillet», voire après. Ce qui n’est pas pour l’angoisser : «On a construit une équipe avec les postes doublés et des joueurs polyvalents. On n’est pas en stress, même si on préfère les garder au niveau humain et sportif.» Sportivement, un Progrès avec ces quatre-là aurait de quoi en angoisser plus d’un, pour le coup.
Simon Butel