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Poussée de fièvre

En France, samedi, ils étaient des dizaines de milliers dans les rues pour protester contre le pass sanitaire. Sans surprise. Après les vagues de contestation contre les masques, contre les confinements, contre les restrictions, nous avons donc maintenant en Europe un phénomène de contestation contre ce passeport sanitaire. Car, derrière ce certificat, pour beaucoup de ces manifestants, se cache une obligation de se faire vacciner afin d’avoir le droit de revivre normalement, c’est-à-dire sans devoir courir constamment d’un laboratoire de test PCR à un autre pour aller au restaurant, se rendre à un concert ou boire un café en terrasse.

Samedi, dans les cortèges français, des propos outranciers se sont une nouvelle fois élevés. Les mêmes qui ont pu retentir à Berlin, La Haye, Bruxelles, Luxembourg et dans bien d’autres villes en Europe il y a quelques mois. La prétendue «dictature sanitaire» revenait ainsi sur le devant de la scène. De la parole aux actes. Hier, un centre de vaccination a été partiellement incendié au Pays basque. Samedi, c’est un centre du même type qui a été vandalisé dans les Alpes françaises. Les députés de la majorité présidentielle sont également visés par des menaces de mort ou des actes d’intimidation, que ce soit à leur domicile ou dans leur permanence. Un vent mauvais souffle en France.

Le questionnement du pass sanitaire ou du vaccin (obligatoire ou non) est légitime. Mais quel est le choix alternatif ? Un nouveau confinement en cas de quatrième vague à cause d’une population pas assez vaccinée ? Dans le sud de la France, le département des Pyrénées-Orientales, situé à la frontière avec l’Espagne, a vu apparaître de nouvelles restrictions à cause d’une hausse des contaminations. C’est un rappel pour tous ! La maladie est encore là. Que veulent ces manifestants ? Vivre comme avant, comme si le covid n’avait jamais existé, ou, mieux, comme s’il avait disparu comme par enchantement par le simple fait de mettre un masque et de se laver plus fréquemment les mains. Désolé de le leur dire : nous sommes encore loin d’une vie comme avant. Personne ne peut donner la date de cette grande libération. Mais la vaccination est pour l’instant le seul moyen de s’en rapprocher.

Laurent Duraisin