Un temps revenu à hauteur de Domzale, le Swift n’a pas su breaker quand il le pouvait, et l’a payé d’un nul synonyme d’élimination prématurée, jeudi à Josy-Barthel (1-1).
Vincent Hognon avait vu juste. Lorsqu’il lui avait été demandé sur quoi cette manche retour face à Domzale pourrait se jouer, après la «défaite encourageante» de l’aller, l’entraîneur du Swift avait placé l’efficacité au-dessus de tout. Efficaces, eux qui avaient touché deux fois les poteaux en Slovénie, ses hommes l’ont été, en ouvrant hier le score sur leur première occasion, hier à Josy-Barthel. Mais ils ont eu le tort de ne pas le rester, gâchant notamment une balle de 2-0, et l’ont payé en se faisant rejoindre au score contre le cours du jeu en deuxième période. Un nul (1-1) synonyme d’élimination prématurée de cette Ligue Europa Conférence, où ils avaient au moins – au vu de cette double confrontation avec une formation pourtant rompue à l’Europe – la possibilité de faire durer le plaisir deux semaines de plus.
En face, il n’y avait pas que des peintres pour autant. À 35 ans, presque 36, Senijad Ibricic n’a plus beaucoup de cheveux, mais a encore toute sa vista et son toucher de balle. La légende bosnienne l’a prouvé d’entrée en étant à l’origine de chaque frisson ayant parcouru la surface hesperangeoise dans le premier quart d’heure, la plupart du temps sur coup de pied arrêté : un coup de boule victorieux de Kaït, hors-jeu sur son piqué délicieux (2e), une reprise de Jakupovic à côté sur son coup franc de roublard (8e), un coup franc excentré rentrant qui a obligé Schnell à dégager en catastrophe devant le but (14e), un autre joué vite qui a amené une tête de Jakupovic déviée de l’arrière du crâne par Pierrard (16e).
Décidément dans tous les bons coups, avec son air de ne pas y toucher, le numéro 10 de Domzale a également obligé Dupire à la claquette, d’un coup franc léché qu’il avait lui-même gratté à 20 mètres (26e), et cru offrir à Jakupovic l’ouverture du score sur le corner qui a suivi (27e). À ces banderilles slovènes, les Hesperangeois ont d’abord répondu par un pressing volontaire, mais souvent désordonné, récompensé toutefois par quelques récupérations hautes ou des relances adverses dévissées, par quelques séquences de possession intéressantes, mais sans danger… et pas mal de maladresses, à l’image de Sene, trop imprécis pour bonifier un ballon qu’il venait de remporter dans les airs et incapable, donc, de mettre un Colella remuant sur orbite.
Sene a tout connu
Loin, donc, des attentes de Vincent Hognon, désireux également de voir ses hommes montrer davantage sur les attaques placées. Ironie du sort, c’est sur un long ballon de Dupire que le Swift s’est détaché : profitant d’une erreur d’appréciation aérienne de son vis-à-vis, Sene a filé au but, puis a fixé et battu Mulalic en deux temps (1-0, 32e). Gonflés à bloc par ce but heureux, les Hesperangeois ont alors intensifié leur pression et récupéré davantage de ballons dans le camp slovène, ce dont Sene aurait pu ou dû profiter pour faire le break. Mais l’ex-Valenciennois, seul face à Mulalic, a trop écrasé son tir du gauche avant le repos (42e), puis s’est fait découper en toute impunité par le portier de Domzale dès le retour des vestiaires.
Pas sans conséquence : alors que le Swift semblait avoir le match en main et que Stolz, de la tête, venait de faire lever Josy-Barthel sur un centre de Loua (56e), les doubles champions de Slovénie (2007, 2008) sont revenus presque par hasard, sur un coup franc joué trop vite et un second ballon ramassé à 35 mètres par Husmani et mis dans la course de Kaït, qui a eu tout le loisir de croiser du gauche dans la surface (1-1, 60e). Un coup dont les hommes de Vincent Hognon ont peiné à se remettre. Moins souverains et surtout moins compacts, Tom Schnell et ses équipiers se sont fait peur sur ce tir de Kolobaric (76e) ou ce coup franc d’Ibricic, éternel (80e), et il a fallu un superbe retour du capitaine hesperangeois pour empêcher Kolobaric de tuer le suspense (85e).
Ce coup de moins bien n’a toutefois pas privé le Swift de quelques belles opportunités. Mais Garos a envoyé le ballon dans le zag quand Sene, lancé, le demandait dans le zig (60e), Zenadji a gâché un contre (81e) et mal ajusté un centre après avoir fait le plus dur dans la surface (86e), et Malget a adressé une galette que ni Stolz ni Shala n’ont pu reprendre (87e). Rageant… Mais riche d’enseignements pour l’avenir ?
Simon Butel