Vallée de l’Ernz en juillet 2016. Le Mullerthal et l’est du pays en juin 2018. Centre, nord et est du pays en juillet 2021. Pour la troisième fois en cinq ans, le Luxembourg est confronté à de graves inondations. Dans cette liste de catastrophes naturelles récentes, il faut ajouter la tornade qui a ravagé les communes de Pétange et Käerjeng en août 2019. On peut aussi rappeler les canicules de l’été 2019 et 2020, avec à chaque fois des températures qui ont avoisiné les 40 °C.
Toutes les prévisions, souvent qualifiées d’alarmistes, se confirment : les phénomènes naturels extrêmes se multiplient et s’intensifient. Le changement climatique n’est plus une menace lointaine. Il est déjà une triste réalité. À l’international, il suffit de regarder l’Amérique de l’Ouest, écrasée depuis de longues semaines par la chaleur et des feux de forêts.
Selon des climatologues, les intempéries auxquelles nous sommes confrontés aujourd’hui sont la conséquence d’un seul degré de réchauffement. Sans réduction massive des émissions de gaz à effet de serre, les experts prédisent un réchauffement global qui dépassera les trois degrés. Les inondations historiques que vivent ces jours-ci le Luxembourg, la Belgique ou l’Allemagne feront figure d’épisode insignifiant si la tendance n’est pas inversée.
Il y a déjà dix ans, le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC) avait mis en garde contre une aggravation des catastrophes naturelles. «Notre maison brûle», ne cesse de marteler la jeune activiste pour le climat Greta Thunberg, aussi en réaction aux blocages à répétition qui entravent la mise en œuvre de l’accord de Paris de 2015, qui vise à limiter le réchauffement climatique à 1,5 degré. Mais politique, économie et société continuent de freiner des quatre fers.
Le Luxembourg se dit pleinement engagé sur la voie d’une réduction à hauteur de 55 % des émissions de CO2 d’ici 2030. C’est dans moins de neuf ans ! Le gouvernement peine toutefois à enfin concrétiser sa loi sur le climat. Il faut espérer que les pieds dans l’eau, jeudi, le Premier ministre, Xavier Bettel, a compris l’urgence d’agir. Toute perte supplémentaire de temps aura des conséquences dramatiques.
David Marques