L’ancien patron du Fola a vu son plan de reprise du FC Girondins validé par le gendarme financier du foot français.
Soulagement pour le football bordelais : la commission d’appel de la DNCG, gendarme financier du football français, a donné mardi son feu vert au maintien du FC Girondins en L1 pour la saison prochaine en approuvant le plan de reprise de Gérard Lopez. «Le club est sauvé ! (…) C’est un grand jour pour les Girondins et nous allons maintenant nous atteler à mettre en place ce projet sportif et économique», a réagi l’Hispano-Luxembourgeois à la décision de la Direction nationale du contrôle de gestion (DNCG).
Cette décision «s’accompagne de mesures de maîtrise de la masse salariale du club ainsi que d’une obligation de procéder à la vente de joueurs avant toute acquisition», a souligné l’homme d’affaires dans un communiqué lundi soir. «Les décisions de la DNCG en matière de maîtrise de la masse salariale et d’achat et revente des joueurs sont conformes au modèle de gestion saine du club que j’ai présenté aujourd’hui», a-t-il poursuivi, quelques heures après son passage devant l’instance qui le menaçait d’une rétrogradation administrative.
Le 2 juillet, les Girondins avaient annoncé avoir été rétrogradés à titre conservatoire en Ligue 2 en raison du désengagement de l’actionnaire majoritaire King Street après une première audition devant la DNCG. Le club avait fait appel. «Nous avons présenté notre projet pour sauver le club de la relégation devant la commission d’appel, en apportant les garanties demandées par la DNCG, expliquait Lopez lundi avant l’annonce de la décision. Notre projet sportif et économique, construit avec toutes les parties prenantes, doit permettre de rétablir l’équilibre financier, condition nécessaire au sauvetage du club.»
Un passage mitigé à Lille
Vendredi, Gérard Lopez avait déjà réussi à convaincre les élus de Bordeaux Métropole, propriétaire du stade Matmut Atlantique. Ces derniers ont approuvé les garanties apportées par l’homme d’affaires de 49 ans pour le paiement du loyer du stade, acceptant que la société Jogo Bonito Group, propriété de Lopez, se substitue à King Street pour ce versement annuel de 4,9 millions d’euros.
«Cette substitution restera conditionnée notamment à la finalisation du processus de reprise (validation par la DNCG puis le tribunal de commerce entre autres)», avait prévenu Bordeaux Métropole. Alors que la menace d’un redressement judiciaire pesait fin juin, l’accord trouvé avec l’ancien patron du Fola avait soulagé les amoureux des Girondins, malgré son passage mitigé à Lille entre janvier 2017 et décembre 2020.
Son modèle économique – emprunter beaucoup et à taux élevé pour acheter le club, faire du «trading» de joueurs acquis jeunes ou sans indemnité de transfert avant d’être revendus pour financer l’emprunt – l’avait alors conduit à céder le Losc en décembre 2020, malgré de bons résultats sportifs : il était incapable d’honorer la dette empruntée au fonds d’investissement Elliott Management (225 millions d’euros).
Gérard Lopez a néanmoins répondu en juin aux attentes de la banque d’affaires Rothschild, chargée de la vente des Girondins, avec ses moyens personnels (7 millions d’euros) et l’aide du Club Scapulaire, une association de 250 entrepreneurs ayant apporté autour de 5 millions d’euros. Le FCGB version Lopez se dessine alors dès le 27 juin, cinq jours après l’annonce de reprise, lorsqu’il fait nommer Admar Lopes directeur technique. Car après l’aspect administratif et financier, Lopez sera aussi attendu du côté sportif après une saison compliquée, terminée à la 12e place après avoir un temps flirté avec la relégation en Ligue 2.
LQ