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États-Unis : chez les Républicains, les idées les plus radicales essaiment


Donald Trump peut encore compter sur des supporters acquis à sa cause pour 2024. (photo AFP)

Faire allégeance à Donald Trump, clamer contre toute évidence sa victoire à la présidentielle: les idées de l’aile la plus radicale du camp républicain essaiment, à un peu plus d’un an d’élections législatives cruciales aux États-Unis.

Pour prendre la température du camp Trump, rien de tel que la « Conservative Political Action Conference », rendez-vous des républicains les plus farouchement conservateurs, qui a réuni le week-end dernier des milliers de personnes à Dallas.

À la tribune : critiques virulentes de l’administration Biden, louanges de Donald Trump, discours à n’en plus finir sur une élection présidentielle « volée », et diatribes contre la vaccination. « Tout allait si bien jusqu’à cette élection truquée ! » s’est exclamé l’ancien président, aux cris de « Quatre ans de plus ! » de l’assemblée conquise.

Sur les 27 parlementaires présents lors du rassemblement, 24 ont voté contre la certification des résultats de l’élection présidentielle de novembre dernier, dont Joe Biden est sorti vainqueur. Les caciques plus modérés du parti républicain, par exemple le sénateur Mitt Romney, candidat à la présidentielle de 2012, ont soigneusement évité ce rassemblement désormais complètement acquis à la cause de Donald Trump. Tout comme d’autres étoiles montantes de la droite américaine, comme le gouverneur républicain de Floride, Ron Desantis.

À un peu plus d’un an des élections de mi-mandat, qui se révéleront décisives pour une administration Biden dotée d’une très fragile majorité parlementaire, l’aile la plus virulente du parti semble pourtant souvent donner le ton. Par exemple en lançant un vaste débat sur certains enseignements scolaires autour du racisme, ou sur la « cancel culture », la « culture de l’effacement » qui consisterait à ostraciser des personnes dont les opinions sont jugées inacceptables, ou, selon ses détracteurs, à réécrire des événements ou des œuvres d’art à la lumière des seules idées progressistes.

Le chef de file des républicains à la Chambre des représentants, Kevin McCarthy, s’emploie lui à saper une commission parlementaire mise en place par les démocrates pour enquêter sur l’assaut du Capitole du 6 janvier par une foule de partisans de l’ancien président. Et il s’abstient jusqu’ici de tout rappel à l’ordre après les sorties même les plus outrancières. Ainsi celle de l’élue républicaine Lauren Boebert, qui reproche à l’administration Biden de vouloir envoyer des « nazis de la seringue » pour promouvoir la vaccination dans son État du Colorado.

« Dix-huit mois de chaos »

De nombreux Républicains n’ont guère l’intention de jouer le jeu traditionnel de l’opposition parlementaire à Washington, et encore moins de s’embarquer dans des compromis avec les démocrates. « Encore 18 mois de chaos et de blocage, voilà ce que nous voulons », déclare ainsi un élu républicain, Chip Roy, dans une vidéo récemment diffusée par la presse et qui semble avoir été enregistrée à son insu.

Et gare à qui ne prête pas allégeance à l’ancien président. En Ohio, l’un des prétendants républicains au poste de sénateur, J.D. Vance – auteur d’un best-seller sur l’Amérique en proie à la désindustrialisation ayant inspiré une production Netflix (Une ode américaine) – l’a bien compris. L’ancien président « est le leader de ce mouvement », a dit au magazine Time le politicien, autrefois critique du milliardaire républicain. « Il faut juste que je ravale ma fierté et que je le soutienne. »

Des voix dissidentes telles que celle d’Adam Kinzinger se font de plus en plus rares, ou de moins en moins audibles.
« Ou vous êtes un zombie du modèle de pensée MAGA (« Make America Great Again », le slogan phare de Donald Trump) … ou vous vous levez et vous dites à la vérité à vos électeurs », a déclaré cet élu républicain, qui avait voté en janvier en faveur d’une procédure de destitution contre l’ancien président.

Lequel a enregistré dimanche un très confortable score de 70% à l’issue d’un sondage mené auprès des ultra-conservateurs réunis à Dallas, pour savoir quels étaient leurs favoris à la présidentielle de 2024.

LQ/AFP