La distance entre les deux pays et la confidentialité du championnat islandais n’a pas trop entravé l’entreprise de «scouting» du RFCU avant la venue de Breidablik, ce jeudi soir.
Il y a, d’une part, ce que nous en disent les moteurs de recherche, les encyclopédies en ligne et nos planisphères, pour les puristes : basé à Kopavogur, dans la banlieue sud de Reykjavik, la capitale islandaise, à environ 2 300 kilomètres à vol d’oiseau de Luxembourg, le Breidablik UBK est un club omnisports dont l’équipe de football, en visite au stade Josy-Barthel ce jeudi soir dès 19 h en match aller du premier tour préliminaire de la Conference League, a pour principal fait d’armes une deuxième place en Úrvalsdeild karla, la première division locale, en 2018. Un classement qu’elle occupe aujourd’hui après 11 journées et un match de moins que le leader, Valur.
Et il y a, d’autre part, tout ce dont Jeff Saibene et le staff du Racing ont besoin pour préparer sa réception, qui n’est pas contenu dans les quelques lignes précédentes et tient en une question : «Comment joue cette équipe ?» Y répondre, contrairement à ce que la distance entre les deux pays et la confidentialité du championnat islandais laisseraient penser, a été plutôt chose aisée, à entendre Ilies Haddadji. «Travailler avec de la vidéo n’a pas nécessité d’organisation ou d’efforts particuliers», assure le directeur sportif du RFCU, qui ne dispose pas d’analyste vidéo, certains adjoints affichant cette compétence sur le CV.
Le passeur décisif anonyme
«La technologie nous permet, à travers des outils, d’avoir des images, éclaire Haddadji. Le championnat islandais est moins couvert que d’autres, mais le visionnage est possible, on le voit d’ailleurs au Luxembourg où les matches sont filmés.» Ce qui suppose qu’on s’est aussi, à Breidablik, procuré des vidéos de matches du Racing. Lesquelles, quand bien même le club de la capitale «est encore dans sa dynamique de la fin de saison dernière», seront toutefois moins parlantes car moins fraîches et moins d’actualité, Jeff Saibene ayant succédé cet été à Régis Brouard.
«On sait sans doute plus à quoi s’attendre qu’eux, veut croire Haddadji. Eux sont en plein championnat. Nous, nos derniers matches amicaux n’ont pas été filmés, et on a évolué depuis la fin du championnat. Régis et Jeff sont deux coaches qui sont très pros, qui prennent chacun ces moments très au sérieux, avec beaucoup d’exigences, mais même si on est dans une certaine continuité, on a désormais une philosophie de jeu différente.»
Et un allié surprise, sorti du bois pour filer à Ilies Haddadji quelques tuyaux. «Un homologue directeur sportif d’un autre club luxembourgeois m’a donné, de sa propre initiative, les contacts de quelques joueurs passés par ce club, qu’il connaissait personnellement, confie le dirigeant. Ils ont pu nous donner quelques infos supplémentaires. J’ai vraiment trouvé ça très sympa.» Dans le milieu, on appelle ça une passe décisive. Ne reste plus qu’à la convertir, pour lui donner tout son sens et aborder le match retour dans une semaine en position de force.
Simon Butel