58e SETTECOLLI Deux records nationaux, un deuxième meilleur temps : les nageurs grand-ducaux se sont très bien comportés à l’occasion du mythique meeting romain.
Le cadre est exceptionnel. Et l’organisation au top : «Avec l’Euro Meet, c’est l’un de mes deux meetings préférés. Ils sont largement au-dessus des autres», apprécie Christophe Audot, présent pour la troisième fois au bord du bassin du Foro Italico.
Mais au-delà du cadre, le techicien était surtout intéressé par les performances dans le bassin. Et sur ce plan, on peut dire qu’il a été servi. Dès vendredi, le revenant Rémi Fabiani a fait très fort. Alors qu’il n’avait plus nagé en compétition officielle depuis huit mois, le jeune homme de 19 ans s’est rappelé aux bons souvenirs de tout le monde en pulvérisant son record personnel et en signant tout simplement un nouveau record national du 50 m nage libre. Ses 22”54 sont plus rapides de 15 centièmes que la précédente marque, détenue par Julien Henx depuis l’Euro Meet 2020. Une perf qui ne surprend qu’à moitié le futur nageur de la California Baptist University : «De décembre jusqu’au mois de mai, c’était entraînement biquotidien. En avril, on est allés en stage et on a vraiment bien bossé. L’essentiel du boulot a été fait à ce moment», souligne Rémi Fabiani.
Par la suite, il devra un peu lever le pied pour préparer son bac et à cause d’un cas positif dans sa classe qui va l’empêcher de s’entraîner dans l’eau pendant trois semaines. «J’ai repris sérieusement à partir du 7 juin. On est repartis en stage à Lanzarote et là, Christophe nous a tués. On a enchaîné 13 entraînements de suite. J’ai mis deux jours à vraiment me remettre dans le bain.» Mais par la suite, ça se passe plutôt bien. Et les derniers entraînements achèveront de le rassurer : «Au départ, je venais à Rome avec l’idée de m’amuser. Mais à l’entraînement, j’ai fait 9”9 aux 25 m. On a beaucoup bossé, je suis un bien meilleur nageur qu’il y a un an, il ne restait plus qu’à faire du volume. Là, je me suis dit qu’il était possible d’aller chercher le record!» Un chrono canon qu’il est allé chercher dans une série assez particulière. N’ayant aucun temps de référence, il se retrouve dans la plus lente : «Il y avait deux nageurs paralympiques et un qui était engagé en 24”», résume-t-il. Cela ne l’a pourtant pas empêché de chercher le record national. Et, en prime, les minima olympiques B, fixés à 22”67.
Fabiani et Mannes et grande forme
Avec un tel temps, il se montrait très ambitieux pour le 100 m nage libre du lendemain. Mais il a été rattrapé par la réalité. Et s’il bat son record personnel avec 51”47 au lieu de 51”65, il est très loin de la barrière des 50” dont il rêvait : «Je sens qu’il y a un manque d’entraînement sur 100 m», note-t-il. Confirmation auprès de son entraîneur : «Rémi a des problèmes de coordination au niveau de la respiration. Ce sont des choses qu’on aurait aimé pouvoir travailler en janvier, mais cela permet d’avoir de bonnes pistes de travail. Je pense que dans deux semaines, aux championnats, ce sera peut-être un peu tôt pour nager sous les 50“ mais clairement, on y va pour nager sous les 51”», confie Christophe Audot.
Qui s’est montré très satisfait d’une grande partie du 200 m dos de son nageur, dimanche : «Sur 150 m, c’est très abouti, mais le dernier 50 m est de trop. Les secondes peuvent aller vite d’un côté comme de l’autre.»
Satisfaction, c’est le maître-mot de cette compétition dans le clan luxembourgeois. Et outre Rémi Fabiani, l’autre énorme satisfaction est bien sûr Max Mannes. Le géant differdangeois a démontré une nouvelle fois pourquoi il était le meilleur nageur luxembourgeois depuis le début de l’année. Au lendemain du record de son pote Fabiani, il a, à son tour, effacé une meilleure marque nationale. Et pas n’importe laquelle puisqu’il s’agit du record mythique de Jean-François Schneiders sur le 50 m dos. En 25”91, il faut mieux que les 26”12 de Fränz à l’Euro Meet 2009 et s’empare d’un record sur lequel il était venu buter pour deux centièmes lors des championnats d’Europe à Budapest, il y a quelques semaines : «Je ne m’étais mis aucune pression. Je voulais simplement bien nager dans cette magnifique piscine et je claque le record sous les 26”», sourit-il.
Décidément très à l’aise dans le bassin romain, qu’il découvrait pour la première fois, il va une nouvelle fois se distinguer le lendemain, dimanche, sur le 200 m nage libre. En 1’50”68, il signe son deuxième meilleur chrono sur la distance. Et Christophe Audot a apprécié : «Max a fait un 200 m crawl fabuleux. Jusqu’à 150 m, il est sur les bases du record national. C’est un excellent temps sachant qu’il revient de stage et qu’il n’a pas d’affûtage. Son état de forme est très élevé.»
Si les perfs de Rémi Fabiani et Max Mannes sont à mettre particulièrement en valeur, le technicien ne veut surtout pas oublier les quatre autres nageurs présents à Rome : «C’était un super moment pour tout le monde. Tout le monde a nagé dans la tranche haute de ce qu’il pouvait faire avec les moyens du moment.» Il se montre par exemple plutôt content du 2’04”01 de Raphaël Stacchiotti sur le 200 m 4 nages : «Une course pleine, aboutie, qu’il a nagée de la même manière que pour faire 2’00”.» Pit Brandenburger, en manque de confiance ces derniers temps, a sorti un 100 m nage libre honorable (51”68). Il a pris cette compétition comme un bon entraînement. Le jeune Joao Carneiro tire également un bilan positif de cette expérience romaine : «Je suis venu pour m’entraîner pour les championnats d’Europe juniors qui arrivent la semaine prochaine dans le même bassin. Je ne m’attendais pas à obtenir les meilleurs résultats, mais je suis quand même plus que satisfait. J’ai pris de bons repères et je suis prêt pour la prochaine compétition, où je serai plus affûté.» Confirmation de Christophe Audot : «Joao a été chargé à l’entraînement, il a enchaîné les courses dures. Je suis très content de ce qu’il a fait.»
Quant à Monique Olivier, la crawleuse d’Édimbourg a dû composer avec une isolation de deux semaines récemment, pour cause de cas contact. Dans ces conditions, ses 200 et 400 m nage libres restent tout à fait corrects.
Romain Haas
Les résultats
Rémi Fabiani
50 m nage libre : 22”54 (18/62) RN (ancien 22”69 par Julien Henx en 2020)
100 m nage libre : 51”47 (57/70)
200 m dos : 2’08”03 (24/28)
Max Mannes
50 m dos : 25”91 (20/43) RN (ancien 26”12 par Jean-François Schneiders en 2009)
100 m dos : 56”04 (23/51)
200 m nage libre : 1’50”68 (17/39)
Raphaël Stacchiotti
100 m dos : 57”68 (42/51)
50 m brasse : 30”02 (45/45)
200 m 4 nages : 2’04”01 (19/38)
Pit Brandenburger
100 m nage libre : 51”68 (60/70)
200 m nage libre : 1’54”53 (39/39)
Joao Carneiro
100 m pap : 55”92 (47/50)
200 m pap : 2’03”96 (25/30)
200 m 4 nages : 2’08”32 (34/38)
Monique Olivier
200 m nage libre : 2’02”49 (31/47)
400 m nage libre : 4’17”41 (17/30)