Les organisateurs des Jeux olympiques de Tokyo, qui s’ouvrent dans un mois, ont décidé lundi d’autoriser des spectateurs locaux avec une jauge de 50% sur les sites de compétition, et dans une limite maximum de 10 000 personnes, selon un communiqué.
Mais les compétitions pourraient se dérouler à huis clos si les infections au Covid-19 se multipliaient de nouveau, ont précisé les organisateurs.
Les médias nippons avaient anticipé la présence de spectateurs locaux en nombre limité. Dès mars, les organisateurs ont pris la décision – sans précédent dans l’histoire olympique – d’interdire la venue de spectateurs de l’étranger en raison d’un risque sanitaire jugé trop élevé. Ils n’ont cessé de reporter une décision sur les spectateurs locaux notamment pour tenir compte de la situation dans l’archipel le plus tard possible.
Lundi matin, cinq parties étaient réunies pour trancher l’épineuse question qui agite l’opinion depuis des mois : le Comité d’organisation de Tokyo-2020, le gouvernement japonais, le gouvernement de la métropole de Tokyo, le Comité international olympique (CIO) et le Comité international paralympique (CIP).
Le CIO « soutiendra totalement votre décision » qui vise à « protéger au mieux » la population japonaise et les participants, a déclaré son président Thomas Bach à l’ouverture de la réunion en ligne. Il a aussi répété que plus de 80% des résidents du Village olympique seront vaccinés, ainsi que près des 80% des journalistes.
La levée de l’état d’urgence dimanche à Tokyo et dans d’autres départements a envoyé un signal plutôt favorable aux organisateurs qui attendaient la décision du gouvernement japonais pour déterminer leur position sur les spectateurs locaux. Mais le gouvernement japonais a maintenu certaines restrictions au moins jusqu’au 11 juillet et le Premier ministre Yoshihide Suga a averti que celles-ci pourraient être renforcées d’un coup si les cas de Covid-19 repartaient à la hausse et le système médical était de nouveau sous pression.
Les experts sanitaires conseillant le gouvernement avaient eux estimé qu’il serait « idéal » d’organiser les JO à huis clos.
Résistance de l’opinion
Les organisateurs cherchent depuis des mois à vaincre la résistance de l’opinion japonaise qui s’est montrée hostile à la tenue des Jeux cet été. Un sondage publié lundi dans le journal Asahi a toutefois révélé que 34% des Japonais étaient désormais favorables aux JO, contre 14% le mois dernier. Selon une enquête publiée dimanche par l’agence Kyodo, 86% des personnes interrogées restent inquiètes d’un rebond du Covid-19 pendant les Jeux et 40% estiment qu’ils devraient être organisés sans spectateur.
Le Japon, qui a commencé à fermer ses frontières dès mars 2020, a été relativement épargné par la pandémie, par comparaison à de nombreux autres pays, avec 14 400 décès officiellement recensés. Mais, pour des raisons administratives notamment, il a été très lent à lancer un programme de vaccination. A ce jour, moins de 7% des Japonais sont totalement vaccinés.
Les Jeux olympiques sont prévus du 23 juillet au 8 août et les Paralympiques du 24 août au 5 septembre.
LQ/AFP