Les Bleus et leur attaque de feu débutent l’Euro d’emblée par un sommet, mardi (21h00) à Munich devant 14.000 spectateurs et une équipe d’Allemagne revancharde, également dans le peloton des favoris comptant détrôner le Portugal, dernier épouvantail du très relevé groupe F.
Dans d’autres circonstances, l’entrée en lice du champion d’Europe en titre portugais, mardi à 18h00 contre la Hongrie, de surcroît dans un stade comble à Budapest, aurait attiré la lumière. Mais la rencontre sera vite éclipsée par l’alléchant France-Allemagne.
« La qualité de l’adversaire fait que c’est un choc d’entrée, pour nous mais aussi pour les Allemands parce qu’on fait partie des meilleures nations européennes », a résumé lundi le sélectionneur Didier Deschamps.
Le patron des Bleus se méfie d’une Mannchaft en reconstruction, championne du monde en 2014 avant de se faire piteusement éliminer au premier tour du dernier Mondial remporté par les Français.
Les Allemands « seront très motivés à l’idée de démarrer une nouvelle compétition, avec beaucoup d’ambition, qui plus est à domicile », a prévenu le capitaine tricolore Hugo Lloris.
« La tête haute »
Son vis-à-vis Manuel Neuer, autre gardien de classe mondiale, ne l’a d’ailleurs pas caché: « Nous arrivons la tête haute, et nous ne nous voyons pas comme des outsiders, nous voulons absolument gagner ce match à Munich, chez nous ».
Si le souvenir cauchemardesque de Séville-82 et Guadalajara-86 hante encore parfois l’esprit collectif, les Français ont appris à dominer le voisin allemand. Depuis le quart du Mondial-2014 gagné 1-0 par la Mannschaft, les Français comptent deux matches nuls et trois victoires, dont celle en demi-finale de l’Euro-2016 (2-0).
Antoine Griezmann, héros tricolore ce jour-là avec un doublé, sera opérationnel pour ces retrouvailles particulières, après avoir soigné ces derniers jours un mollet douloureux. Le trio d’attaque qu’il forme avec Kylian Mbappé et Karim Benzema, touché à une cuisse la semaine passée mais également remis sur pied, porte les espoirs français.
Sauf pépin physique, Deschamps alignera une équipe sans surprise derrière son triangle offensif, avec N’Golo Kanté encadré par Paul Pogba et Adrien Rabiot dans l’entrejeu. En défense, Raphaël Varane et Presnel Kimpembe sont attendus dans l’axe, avec Benjamin Pavard à droite et Lucas Hernandez à gauche.
Les deux derniers feront face à leurs coéquipiers allemands du Bayern Munich, que ce soit Neuer, Serge Gnabry, Joshua Kimmich ou encore Thomas Müller, rappelé par Joachim Löw après une longue mise à l’écart.
« En club ce sont mes amis, mais le temps d’un match ce sera mes adversaires. Il n’y aura pas de cadeau », a lancé Pavard, prêt à affronter un public hostile. « Ils peuvent me huer, je vais défendre ce maillot bleu, ce coq, et je donnerai mon maximum pour être le plus performant possible et gagner à Munich avec l’équipe de France ».
Stade plein à Budapest
Dans ce combat de coqs, attention aux coups bas! Le défenseur allemand Antonio Rüdiger a fait monter la température appelant ses équipiers à jouer « sale, pas toujours gentil, gentil », quitte à « envoyer un message… et tôt » dans le match.
« Dans les matches de très haut niveau, évidemment, c’est la technique qui fait la différence, mais il y a toujours un engagement total des deux équipes », a esquivé Deschamps qui, en cas de victoire finale le 11 juillet à Londres, deviendrait le premier à avoir fait le doublé Mondial-Euro comme joueur puis comme sélectionneur.
Les Français, soutenus par 2.000 à 2.500 supporters mardi à l’Allianz Arena, doivent terminer dans les deux premiers du groupe F pour être certains d’accéder aux huitièmes de finale. La troisième place peut aussi être qualificative, en fonction de leurs performances.
Les sésames seront quoi qu’il arrive disputés dans ce « groupe de la mort » où figure également le Portugal de Cristiano Ronaldo, champion d’Europe en titre. La défense de son trône débute par un déplacement en Hongrie, sans le défenseur Joao Cancelo positif au Covid-19 et face à des Magyars portés par leur public.
Avec ses 68.000 places, la Puskas Arena de Budapest est la seule enceinte de l’Euro, organisé dans 11 stades à travers 11 pays, à ne pas appliquer de jauge de spectateurs en ces temps de crise sanitaire. Il s’agira du premier match international avec 100% de public en Europe depuis mars 2020, rencontres de clubs et sélections confondues, a confirmé l’UEFA.