Alors que le feu d’artifice de la Fête nationale et la Schueberfouer n’auront pas lieu, la Ville de Luxembourg se coupe en quatre pour animer l’été qui s’annonce.
Face à la frustration des citoyens qui, pour la deuxième année consécutive, se voient privés de Fête nationale et de Schueberfouer, deux des évènements les plus emblématiques du pays, la Ville de Luxembourg investit et fait preuve d’inventivité.
Comme en 2020, c’est le service espace public, fêtes et marchés, qui est aux manettes pour animer la capitale durant les mois d’été : le dispositif prévu reprend, en gros, le principe mis en place l’an dernier, c’est-à-dire plusieurs lieux festifs aux quatre coins de la ville pour éviter les rassemblements trop importants.
«La Schueberfouer, c’est 200 forains et 100 000 personnes par jour au Glacis : inimaginable vu le contexte sanitaire», tranche l’échevin Patrick Goldschmidt, qui annonce au passage que l’endroit sera dédié aux jeunes cette année. «Alors que l’an passé, on s’était focalisés sur les tout-petits, cette fois, on a voulu gâter aussi les adolescents avec des attractions à sensations fortes et des stands de restauration.» On ne connaît pas encore les noms des manèges qui seront présents, mais le spot promet de séduire.
Quant à la Fête nationale, dont les préparatifs et la planification nécessitent plus de six mois de travail, l’incertitude concernant la situation sanitaire et les mesures de protection qui en découlent, a tout bonnement rendu impossible l’organisation de l’évènement.
Néanmoins, pour sauver l’ambiance de la soirée du 22 juin, les autorités communales ont instauré une nuit blanche pour tous les établissements du secteur Horeca : «Sans demande spéciale, les restaurants et cafés pourront ouvrir ce soir-là jusqu’à 3 heures du matin», précise l’échevin.
Pour ces trois mois estivaux, la Ville de Luxembourg n’a pas hésité a mettre la main à la poche : sans donner un budget précis, Patrick Goldschmidt parle d’«un montant considérable» et ajoute que les forains présents seront payés, de quoi peser dans la balance pour les convaincre de venir au Grand-Duché, malgré l’annulation de la Schueberfouer. «Ce qu’on a épargné ces derniers mois au volet événementiel sera réinvesti pour garantir un été joyeux et festif dans la capitale», conclut l’échevin.
Le métier forain en grande difficulté
La suppression de la foire est une mauvaise nouvelle pour tous ses fidèles mais aussi et surtout pour les professionnels du secteur : «La problématique des forains, c’est qu’ils travaillent précisément lors de grands évènements qui attirent beaucoup de monde dans un laps de temps très limité, ce qui est incompatible avec la pandémie», explique Laurent Schwaller, chef du service espace public, fêtes et marchés, qui fréquente les forains depuis plus de 20 ans.
«Sans rentrée d’argent depuis les marchés de Noël de 2019, certains n’ont pas eu le choix : ils se sont reconvertis», poursuit-il. D’où l’importance de leur proposer des alternatives : «Avec nos animations estivales, on essaye de rendre possible l’exploitation du métier forain en décentralisant et en proposant plusieurs petits évènements dispersés», explique-t-il.
Le programme «D’Stad lieft» prévoit ainsi une foultitude d’animations qui vont s’étaler du 18 juin au 12 septembre, à travers de nombreux quartiers de la capitale. Morceaux choisis : dans les jardins du parc Mansfeld, place à la musique, avec une série de concerts de tous les styles, notamment à l’occasion de la fête de la Musique où l’accès sera gratuit.
Des kermesses s’inviteront, comme l’an dernier, dans différents lieux dont voici une première liste, encore sous réserve : place de la Constitution, place du Puits-rouge (Roude Pëtz), parc de la Villa Vauban, place des Martyrs (Rousegäertchen), place de la Gare, place Jeanne-d’Arc, place de Roedgen, parc Laval, parc de Merl, place Thorn. Les manèges y seront accessibles gratuitement.
Le parking du Glacis sera transformé en cinéma en plein air : les spectateurs pourront profiter des projections depuis la banquette de leur voiture, façon drive-in américain, ou confortablement installés dans un lounge à l’air libre pouvant accueillir jusqu’à quatre personnes. Au mois d’août, le «Kino um Glacis» cèdera sa place aux concerts de musique contemporaine «City Sounds» destinés à un public jeune.
La Kinnekswiss ramènera petits et grands à la fin du XIXe siècle avec une kermesse d’antan et une vingtaine d’attractions historiques dans un cadre bucolique, tandis que la cour de l’ancienne bibliothèque nationale accueillera les amateurs de lecture qui pourront s’installer et profiter d’une véritable bibliothèque à ciel ouvert.
Le programme complet et les modalités de réservation pour certaines activités seront disponibles début juillet sur le site web dédié aux animations summerinthecity.lu.
Christelle Brucker
Summer in the City : c’est reparti
Cette 26e édition de Summer in the City s’annonce riche malgré le contexte, avec des activités touristiques, culturelles et conviviales pour passer le plus bel été possible dans la capitale.
Au chapitre du tourisme, les valeurs sûres sont reconduites : visites du Palais grand-ducal, City promenade à travers la ville, bus Hop-on Hop-off ou petit train Pétrusse express pour tout voir sans se fatiguer ou encore visite «Walk the Art» à la Villa Vauban.
Côté musique, des concerts live rythmeront l’été avec notamment le «Gudde Wëllen Open Air» à l’amphithéâtre du Fonds Kirchberg dans le cadre de la fête de la Musique, le festival «Bock op… méi intim» à l’abbaye de Neumünster, les Congés annulés aux Rotondes, ou encore les concerts «Lëtz Phil…» à la Philharmonie.
Pour se détendre, le marché de vélos d’occasion «We ride» aura lieu aux Rotondes, le festival de street food «Yumm» envahira la place de l’Europe, et côté shopping, les soldes démarreront le 26 juin et deux ouvertures dominicales sont prévues les 27 juin et 4 juillet.
Le programme intégral et les modalités de réservation pour certaines activités sont disponibles sur le site web de la manifestation.
C.B