Face à l’explosion du prix des matières premières et aux difficultés d’approvisionnement, des mesures spécifiques sont prévues.
Alors que les difficultés s’accumulent pour les professionnels du bâtiment, entre hausse exorbitante du prix des matériaux comme l’acier ou le bois, et délais d’approvisionnement à rallonge, le ministre des Travaux publics, François Bausch, a rassuré les représentants du secteur, ce lundi.
Il s’est montré très compréhensif, selon Pol Faber, secrétaire général du Groupement des entrepreneurs : «L’entrevue s’est déroulée dans un très bon climat. Nous avons pu faire le tour des problématiques auxquelles nous sommes confrontés et il nous a promis de l’aide.»
Les professionnels ont ainsi été entendus quant à leurs craintes sur le retard accumulé sur certains chantiers publics, dont les dates de début et de fin sont contractuelles : «Le ministre nous a annoncé que, vu le contexte, les pénalités de retard prévues aux contrats ne seront pas appliquées et que les délais d’exécution des travaux seront prolongés.» Un soulagement, surtout pour les sociétés de parachèvement, les plus touchées par cette crise dans la crise, alors que certains grossistes n’ont plus les moyens de livrer.
Concernant l’explosion des prix – le bois d’œuvre a vu son prix multiplié par trois ou quatre en un an selon les produits –, le ministre s’est dit prêt à assouplir le cadre législatif des marchés publics prévoyant que les éventuels surcoûts entre le devis et la facture finale soient assumés par l’entreprise : «Il nous a assuré que cette disposition sera réétudiée afin que les professionnels n’en pâtissent pas», poursuit Pol Faber.
«Un premier pas dans la bonne direction», souffle le secrétaire général, qui souligne que ces mesures ne concernent que les marchés publics et que, concernant le secteur privé, «ce sera autrement plus compliqué». Comme «il est quasiment impossible de donner un prix pour la construction d’une maison actuellement, de nombreuses entreprises pourraient tout simplement refuser des clients». Ce qui augure une flambée des prix du logement, et par ricochet, une aggravation programmée de la crise du logement au Luxembourg.
Christelle Brucker