Depuis quelques années, le Grand-Duché vit avec une certaine appréhension. Voir un phénomène météorologique exceptionnel toucher son territoire et causer d’importants dégâts n’est plus impossible. Des épisodes traumatisants sont passés par là. Il y a eu notamment l’orage et la crue éclair de l’Ernz le 22 juillet 2016, la crue éclair dans la région du Mullerthal le 1er juin 2018, la fameuse tornade qui a dévasté une partie des communes de Käerjeng et de Pétange le 9 août 2019. Tout le monde s’en souvient encore.
Évidemment, ce type d’évènements a toujours existé au Grand-Duché mais leur violence et leur impact sont peut-être plus forts aujourd’hui. Le dernier épisode en date a eu lieu vendredi dernier. Les violents orages n’ont fait que passer sur le pays, mais quels dégâts spectaculaires! Les pluies diluviennes ont inondé caves et rues, submergeant par endroits les bassins de rétention d’orage déjà remplis après des jours de mauvais temps. Les images de Differdange sous les eaux étaient impressionnantes, mais la Cité du fer n’a pas été la seule commune touchée. Ces intempéries ont mobilisé 400 personnels du Corps grand-ducal d’incendie et de secours qui ont aidé la population aux quatre coins du pays.
L’intensité de ces phénomènes inquiète. Ils sont de plus en plus violents et les experts le disent : cela va aller crescendo avec le réchauffement climatique… même sous nos latitudes. Canicules plus féroces ou pluies toujours plus intenses dans un court laps de temps, le tableau se noircit au fil des ans comme le ciel au-dessus de nos têtes. À cela s’ajoute, au Grand-Duché, le développement de nouveaux lieux de vie ou de travail qui grignotent encore les paysages naturels et qui s’étendent sur des hectares de béton. Mais il est difficile de mettre le frein à main quand on connaît les difficultés de logement que rencontrent bon nombre de résidents luxembourgeois et qu’il faut accompagner un développement économique qui ne peut ralentir. Nous sommes au XXIe siècle mais, plus le temps passe, plus nous semblons fragiles face aux aléas de la nature. Et nous ne parlons pas ici de la pandémie de coronavirus, mais de simples phénomènes météorologiques. Peut-être que ces évènements nous réapprendront l’humilité.
Laurent Duraisin