FLF Tests, Hamm, primes, solidarité, championnat à 16 clubs… Paul Philipp en a, des questions en tête avant que le Luxembourg n’affronte la Norvège en amical.
Alors que les Roud Léiwen montaient dans l’avion à destination de l’Espagne pour affronter la Norvège d’Haaland à Malaga, le président de la FLF avait encore, comme beaucoup de monde, la tête à la fin de la saison de BGL Ligue, achevée la veille.
Être parvenu à mener ce championnat à son terme, est-ce un exploit?
Paul Philipp : C’est assez exceptionnel à tous points de vue. Quand je pense où on en était fin février, avec toutes ces semaines anglaises et aucune marge de manœuvre. Je suis heureux qu’on ait réussi à le finir et en plus de manière sportive, avec des clubs qui ont joué le jeu jusqu’au bout.
Les treize clubs qui réclament la mise en place d’un fonds de solidarité disent que son instauration était un préalable à la reprise de la compétition fin février. Vous confirmez?
Je vais être très honnête : nous avons eu une réunion à la luxembourgeoise, chez Christian Strasser, pour régler les modalités de la reprise et notamment de la mise en place des tests et je sais que ce jour-là, ils en ont parlé, mais nous, à la FLF, nous n’étions pas là à ce moment parce que cela ne nous regarde pas.
Le fonds de solidarité? Cela ne nous regarde pas
Votre avis sur la question?
La solidarité est toujours une bonne chose, mais il faut voir où elle s’arrête. Sinon, dans ce cas-là, les clubs de l’élite devraient aussi penser à la PH, aux divisions inférieures… Et puis prenons garde à ce que le public ne commence pas à penser que seul l’argent est le moteur de tout ça.
Avez-vous peur que cela puisse perturber la reprise, en août?
Non, je ne crois pas. Avec ces brassards (NDLR : arboré par de nombreux clubs lors de la dernière journée), ils voulaient juste sensibiliser.
Tout compris, combien la FLF a-t-elle mis sur la table pour aider les clubs en cette période de Covid?
Deux millions. Dont environ un tiers de la somme pour la BGL ligue. On a fait ça en fonction de nos possibilités, même si notre fonction première est d’aider les clubs. Nous aussi on a souffert, financièrement. À titre d’exemple, rien que le match face au Portugal a occasionné une perte de 500 000 euros. Nous aussi, on espère vite un retour à la normalité.
Comment avez-vous trouvé ce premier championnat de l’histoire à 16 équipes, dont la création a été forcée par les évènements?
C’est un des plus passionnants que nous ayons eu depuis longtemps, mais n’oublions pas qu’il a été disputé avec deux montants (NDLR : Wiltz et le Swift) qui avaient de grosses ambitions. Il nous faudra observer, ces deux prochaines saisons, comment cela ira avec des montants qui n’auront pas les mêmes moyens. Les deux ou trois prochaines saisons seront déterminantes pour l’avenir de ce championnat à 16. Est-ce exagéré? Il faudra avoir le courage de réagir si c’est le cas.
Un club inquiète particulièrement en ce moment : Hamm, dont on se demande s’il pourra reprendre la saison prochaine…
Oui. Nous aussi avons des contacts réguliers. Ce serait dommage que le club disparaisse, surtout qu’en ville, ça ne se bouscule pas… Nous avons rendez-vous la semaine prochaine. J’espère que le club survivra mais y a-t-il des gens derrière, pour reprendre? Je n’ai encore aucune info.
Vu la levée de boucliers quand un championnat à 15 clubs a été envisagé, comment fonctionneriez-vous en cas d’arrêt du club benfiquiste? Vous tourneriez-vous vers Rumelange, qui était leader de PH lors des deux dernières saisons au moment où les compétitions se sont arrêtées?
Nous n’avons pas encore pris de décision. Mais pourquoi serait-ce d’office l’USR? N’oublions pas que les deux dernières saisons ont été déclarées blanches, sans champion et après peu de journées. Il faudra se poser la question en temps utile. Et ce temps viendra peut-être plus vite que prévu.
Au rayon des inquiétudes financières, il y a aussi cette lancinante et gênante rumeur qui dit qu’une partie des arriérés de salaires des joueurs hammois a été prise en charge par la direction du RFCU, avec qui une fusion a été un temps envisagée…
Oui, cette rumeur, nous l’avons entendue aussi et nous allons regarder ça de plus près. Il y a eu des discussions autour d’une fusion mais nous devons voir, si ces faits sont avérés, quand ils se sont produits. Si c’est arrivé, à quel moment? On va enquêter.
On va enquêter
Même combat pour cette tout aussi présente rumeur de «primes d’encouragement» dont auraient bénéficié certains adversaires du Fola, dixit la direction eschoise ?
Fut un temps, quand j’étais joueur ou entraîneur, ces “primes d’encouragement”, on n’en faisait pas mystère. À une époque, c’était permis. Ce n’est pas spécifiquement interdit par les règlements mais à mon sens, cela relève, comme pour l’histoire du RFCU et de Hamm, de cette impossibilité de prendre en charge une rémunération d’un joueur appartenant à un autre club.
Dernière question : comment le championnat reprendra-t-il la saison prochaine? Avec jauges de spectateurs? Avec tests toujours obligatoires? Pour tout le monde?
J’espère que début août, la plupart des gens seront vaccinés. Alors peut-être qu’il subsistera quelques mesures – parce que je rappelle que la loi sera revue le 12 juin – mais j’espère même qu’on pourra rouvrir les buvettes, qui sont si importantes pour les petits clubs. A priori, tout le monde reprendra donc normalement en août. C’est-à-dire pas forcément avec tests, sinon, ce sera trop compliqué. J’espère qu’on ne sera pas obligés de remettre encore de quelques semaines les championnats…
Entretien réalisé par Julien Mollereau