Probables troisièmes – surprise -, les Dudelangeois joueront le coup à fond contre le RM Hamm Benfica. En croisant les doigts.
Il y avait une forme d’abdication dans les propos de Carlos Fangueiro, samedi après ce nul à Wiltz (0-0) condamnant quasiment le F91 dans la course au titre. «Je suis fier, car tout ça n’était pas prévu en début de saison, assurait l’entraîneur dudelangeois. On a tout changé dans le club, c’était censé être une saison de transition. Arriver à deux matches de la fin et se battre pour le titre, que demander de plus? Je vais rentrer aux vestiaires et féliciter les joueurs pour tout le travail qu’on a fait ensemble.»
Ce travail, ses hommes entendent toutefois le terminer, dimanche face au RM Hamm Benfica. Quand bien même leurs chances de coiffer une cinquième couronne consécutive sont infimes. Pour ne pas dire inexistantes. «Rien n’est fini, soutient son capitaine Mehdi Kirch. Si les deux (le Fola et le Swift) font un faux pas et qu’on fait le travail, on est champions. Ce serait bête de se dire que c’est fini alors qu’il y a une possibilité. On va y croire, jouer à fond et être pros jusqu’au bout. On fera les calculs en fin de match.»
Pas avant, alors que le F91 accuse une différence de buts défavorable et aurait donc tout intérêt à s’appliquer devant la cage «benfiquista»? «On ne va pas vendre la peau de l’ours avant de l’avoir tué, prévient le latéral gauche. Le goal-average sera important mais gagner sera la première chose à faire. Après, si on peut empiler les buts et essayer de mettre toutes les chances de notre côté, c’est mieux. Tant qu’il y a un espoir…»
«On n’a rien à envier aux deux de devant»
Quasi inexistant en début de saison chez les observateurs, cet espoir pourrait d’ailleurs bien avoir des vertus fondatrices pour un groupe qui a déjoué tous les pronostics malgré son important remaniement estival.
«Beaucoup nous voyaient morts, se souvient l’ancien du Fola. Au final, on a fait une saison plus que correcte avec un nouveau staff et beaucoup de nouveaux joueurs. Il nous aura peut-être manqué un peu de caractère, comme à Wiltz, pour aller chercher le titre. Mais quand on voit, en une saison, notre manière de jouer… On n’a rien à envier aux deux qui sont devant.»
Et surtout pas leur cohésion de groupe, l’état d’esprit régnant aujourd’hui au stade Jos-Nosbaum n’étant pas sans rappeler à Kirch «ce que j’ai connu au Fola, un club familial et professionnel à la fois. Au F91, on a créé une famille. Beaucoup seraient prêts à rester dans cette atmosphère très saine. On a une bonne marge de progression, la plupart du groupe va continuer à travailler ensemble et avec quelques recrues qui vont faire du bien, on pourra essayer de viser au moins aussi bien».
Aussi bien que la troisième place actuelle ou qu’un très hypothétique titre? C’est qu’avec ce Dudelange-là, on n’est plus à un miracle près…
Simon Butel