Clément Wampach dirige TK Elevator depuis 2005. Coup de projecteur sur l’ascensoriste qui a su progressivement, et avec succès, diversifier ses activités.
En 2005, Clément Wampach reprend la direction de TK Elevator (anciennement ThyssenKrupp). Il s’agissait d’une petite société basée à Howald avec seize collaborateurs. L’entreprise s’est ensuite progressivement développée en se diversifiant. Aujourd’hui, elle emploie près de 50 personnes.
La partie classique du métier d’ascensoriste comprend toutes les activités liées aux ascenseurs, monte-charges, mais aussi aux escalators et travolators (tapis roulants). Mais la société est aussi «un spécialiste dans le domaine de l’accessibilité, avec des entités qui appartiennent à (son) groupe, comme notre usine de fabrication de monte-escaliers aux Pays-Bas».
D’après le directeur de TK Elevator, «l’accessibilité, c’est vraiment une autre démarche : nos clients sont avant tout des seniors, parfois aussi des personnes plus jeunes à mobilité réduite.» Il ajoute : «Les monte-escaliers visent à éviter aux personnes âgées d’aller en maison de retraite et à leur permettre donc de vivre plus longtemps à domicile, pour conserver leurs habitudes. Nous leur facilitons la vie à la maison.»
D’après Clément Wampach, «de petites structures se spécialisent dans ce domaine pour fournir monte-escaliers et fauteuils roulants, notamment à domicile».
Les systèmes de parking sont un autre axe de diversification de la société : «Nous avons établi un partenariat avec la société allemande Wöhr, qui est leader mondial dans le domaine. Par ce biais, nous proposons des solutions pour optimiser le parking, dans le centre de Luxembourg principalement. Avec nos solutions techniques, on peut proposer davantage de places de parking, car elles permettent d’être plus compactes au niveau de l’espace. Dernièrement, nous proposons des solutions pour garer des vélos en toute sécurité.»
Un déménagement peu avant la pandémie
Et alors que le déménagement a été célébré, par le plus pur des hasards, le 31 janvier 2020 à Contern, près d’un mois plus tard, la pandémie s’est invitée à la fête. «Il a fallu, du jour au lendemain, arrêter nos chantiers et faire les gestes nécessaires pour sécuriser le matériel. Au niveau du personnel, presque tout le monde a dû être envoyé en chômage partiel, sauf deux personnes en charge des dépannages urgents, qui ont continué à être assurés. Le personnel de bureau a généralement pu continuer en télétravail. Sinon, toutes les activités de réparation, rénovation et d’installation étaient à l’arrêt. Il faut savoir que nous assurons la maintenance de près de 3 000 appareils, en plus des autres chantiers.»
La société faisant partie de la branche de l’artisanat, elle a pu rouvrir parmi les premiers. «On a repris avec quelques jours de décalage pour mettre en place tous les protocoles sanitaires et pour fournir tout le matériel de protection à chacun de nos salariés, y compris des masques FFP2, pour les personnes devant intervenir dans les maisons de retraite, hôpitaux ou chez les personnes âgées.»
Par ailleurs, dans le cadre de sa réadaptation face au Covid, le directeur-gérant de TKE souligne que la digitalisation a été au centre des activités et processus de la société durant la pandémie. «De nombreux gestes du quotidien sont faits aujourd’hui de manière électronique. Et on va maintenir cette façon de travailler. Au niveau des paiements, cela nous a fait beaucoup avancer.»
«Certains indicateurs ne trompent pas»
Clément Wampach déplore cependant un ralentissement sur le terrain et une perte de productivité : «Aujourd’hui, l’impact est sur le délai de livraison des pièces de rechange. C’est notamment dû à la chaîne logistique, mais aussi lié à la perturbation de beaucoup de sociétés au niveau de la disponibilité de leur personnel qui est peut-être en quarantaine, en isolement ou en congé familial Covid-19. Pour beaucoup de produits, il y a actuellement une disponibilité réduite, ce qui ralentit la réactivité du service de dépannage.»
Le gérant ne peut pas se plaindre de la demande : elle est restée stable, car ses produits correspondent à des besoins physiques. «Elle est également restée stable, car les architectes et ingénieurs-conseils, qui conçoivent nos produits, ont continué à travailler en distanciel.»
Selon l’entrepreneur, le vrai impact de la crise ne se verra qu’à moyen terme. «Certains indicateurs ne trompent pas, comme la baisse des autorisations de bâtir de 16 à 17 %. Cela pourrait devenir une véritable mise au ralenti. De plus, on voit aussi beaucoup de sous-locations de surfaces de bureaux. Il est évident qu’avec une grande partie du personnel en télétravail, on aura besoin de moins de surfaces de bureau. C’est un facteur inquiétant… Néanmoins, cela reste au stade d’indicateur et il est encore trop prématuré pour effectuer une évaluation définitive.»
Claude Damiani
Le parking idéal selon TKE
L’une des trois activités de TKE concerne les systèmes de parking pour voitures et bicyclettes. «S’il y a différents systèmes standard, le plus compliqué, et le plus rare, est un système totalement automatisé. Pour l’utilisateur, il fonctionne avec un badge : lorsque vous êtes devant le bâtiment, vous présentez le badge et le système effectue ensuite des recherches, afin de pouvoir sortir votre voiture. Pour cela, celle-ci va être transportée de manière tout à fait sécurisée horizontalement ou verticalement et elle sort une minute plus tard, prête à partir. Il s’agit véritablement de parkings intelligents.»
Pour les maisons individuelles, la société a une autre solution : «Nous lançons, actuellement sur le marché, un nouveau système de monte-voitures. Cela permet de faire « disparaître » le véhicule en souterrain. Sur un terrain privé, un appareil descend et monte verticalement, couvert par un baldaquin, pratiquement invisible quand l’appareil est en bas : il s’agit de l’Ideal Park. Vous gardez ainsi l’aspect visuel de la surface et votre voiture est totalement sécurisée.»
De nombreux labels qui font la fierté de la société
L’entreprise, qui se veut exemplaire, est détentrice de plusieurs labels et prix. Outre celui relatif au tri des déchets «SuperDrecksKëscht», Clément Wampach se dit «particulièrement fier» du label obtenu de l’Association d’assurance accident (AAA), car il est «extrêmement exigeant au niveau de la sécurité, de la santé et du bien-être au travail».
Par ailleurs, la société détient également le label «Entreprise responsable», délivré par l’INDR et l’UEL, qui désigne l’entreprise comme étant responsable socialement et qui aborde également des thèmes comme la compliance, la gouvernance… «c’est-à-dire des engagements qu’on prend par rapport à la société».