L’Inde a annoncé lundi avoir franchi la barre des 300.000 décès dus au coronavirus, devenant le troisième pays au monde à atteindre ce chiffre, derrière les Etats-Unis et le Brésil, alors que la pandémie continue de faire rage dans ce vaste pays de 1,3 milliard d’habitants.
Selon le ministère de la Santé, le nombre total de décès s’élève à 303.720, dont 50.000 en un peu moins de deux semaines, et le nombre cumulé de contaminations a dépassé les 26,7 millions. Depuis quelques semaines, l’Inde enregistre régulièrement un nombre quotidien record de contaminations et de décès.
Au cours des dernières 24 heures, l’Inde a recensé 4.454 décès dus au virus Covid-19, soit le deuxième bilan quotidien le plus élevé depuis le record de 4.529 morts atteint mercredi. Cette hausse continue du nombre de morts intervient alors que dans la plupart des grandes villes, notamment dans la capitale New Delhi et la capitale financière Bombay, des mesures de confinement ont été mises en place pour juguler les contaminations.
« Les décès seront toujours décalés par rapport au nombre de cas…. Les gens qui aujourd’hui ont été testés positifs vont aller à l’hôpital, et puis un petit nombre d’entre-eux vont mourir, mais ce sera plus tard », a expliqué lundi à l’AFP Gautam Menon, professeur de biologie à l’Université Ashoka. Nombre d’experts estiment que les chiffres réels sont sans doute largement sous-évalués, d’autant que l’épidémie s’est propagée au-delà des grandes villes, dans les zones rurales où les hôpitaux sont rares et où les registres sont mal tenus.
Une récente hausse des contaminations ?
Dans l’ensemble de la vaste nation, la vague dévastatrice du Covid-19 a submergé les hôpitaux, entraîné une pénurie d’oxygène et de médicaments essentiels. Les crématoriums et cimetières ont également été débordés. Des cadavres de victimes présumées du coronavirus ont été repêchés flottant dans les eaux du Gange ou enterrés dans des tombes peu profondes.
« Nous voyons des corps le long du Gange qui ne semblent pas avoir été répertoriés comme des décès liés au Covid mais qui le sont très probablement », a affirmé M. Menon. « Alors que tout le monde s’accorde à dire que le bilan est sous-estimé, la question est de savoir quelle est l’ ampleur de cette sous-estimation et si ce chiffre a toujours été important, ou est-ce qu’il a seulement augmenté… au cours des trois dernières semaines à un mois », souligne-t-il.
Des fêtes religieuses et des rassemblements électoraux seraient en grande partie à l’origine de cette flambée épidémique, selon des experts. Ils estiment que seule une vaste campagne de vaccination de la population est la solution à long terme. L’Inde a administré un peu plus de 196 millions de vaccins depuis la mi-janvier, mais les experts estiment que la vaccination doit s’intensifier.
Le pays, où se trouve le plus grand fabricant de vaccins au monde, a suspendu les exportations de vaccins afin de répondre à la demande intérieure.
AFP/LQ